Des congés payés et pas de répression pour tous et toutes les précaires !

Puisque le Rectorat refuse les congés scolaires à une bonne partie d’entre nous, pour nous c’est « vacances au rectorat ». Apporte ta chaise longue, tes lunettes de soleil et ton parasol….

RASSEMBLEMENT DEVANT LE RECTORAT

A 14H3O Mercredi 3 JUILLET

Contre la répression, pour le renouvellement des contrats des collègues mobilisés contre les réformes.

Pour défendre et faire avancer les droits des non titulaires (congés payés, titularisation, augmentation des salaires…).

Pour le renouvellement des contrats AESH.

Nous, enseignant.e.s contractuel.les, souhaitons informer, de la précarité de nos conditions de travail, précarité que nous vivons aujourd’hui et qui serait la norme pour une partie grandissante des personnels. En effet, la collusion de la loi Blanquer et de la réforme de la fonction publique orchestrée par le Gouvernement  annonce un projet de contractualisation massive au sein de l’Éducation Nationale, contractualisation inhérente à la libéralisation et à la privatisation progressive de l’enseignement en France.

La précarité, bientôt la norme ?

Aujourd’hui, un enseignant sur cinq est contractuel et exerce notamment dans les zones dites « sensibles », des établissements de « banlieues difficiles » à ceux des territoires ultra-marins délaissés (de Mayotte à la Guyane en passant par la Nouvelle-Calédonie). L’Éducation Nationale se justifie en arguant une pénurie de candidats au métier d’enseignant sans réellement s’interroger sur les raisons structurelles conduisant à cette situation. Or, dans un contexte de casse généralisée de la fonction publique, nous assistons à une réduction progressive et voulue des effectifs titulaires où les postes ouverts chaque année sont de moins en moins nombreux. Finalement, cette pénurie, pourtant présentée comme une crise de la vocation (de moins en moins de jeunes seraient tentés par le métier d’enseignant), est savamment travaillée, participant ainsi au recours massif à des contractuels.

La précarité, des droits et un salaire au rabais ?

De fait, nous engager nous, les contractuels et contractuelles, reste fort bénéfique pour l’institution. Nous sommes par nature un élément flexible, prompt à boucher les trous, à tout moment, de septembre à juillet. Nos salaires bas et nos cotisations sociales quasi-inexistantes garantissent un faible « coût » de notre travail. Notre disponibilité induite par la précarité de notre statut permet de nous engager pour des temps partiels, parfois cumulables sur différents établissements. Enfin, le support législatif encadrant notre statut est suffisamment flou pour permettre à chaque rectorat une interprétation personnelle des textes, et ainsi une gestion interne des effectifs inégalitaire d’une Académie à l’autre. Les congés payés, conquis sociaux normalement acquis pour tous les travailleurs, ne nous sont pas nécessairement assurés. La grille salariale varie drastiquement d’une Académie à une autre. Les possibilités de progression de carrière sont inexistantes. C’est ainsi que dans l’académie de Toulouse, notre salaire est au plus bas et que le rectorat de Toulouse refuse les congés payés pour une bonne partie des contractuels, en prenant prétexte d’une interprétation discutable du décret de 2016.

La précarité,  une interdiction de se défendre ?

Les libertés pédagogiques et de conscience ne nous sont pas garanties. Soumis, pour un éventuel renouvellement de contrat, à l’appréciation de notre hiérarchie directe (les chefs d’établissement), nous sommes soumis à des pressions pour entrer dans les cadres posés par cette dernière. Ainsi, notre implication syndicale et notre usage du droit à la grève sont menacés par la crainte constante d’être mal apprécié par la direction. Le fameux Article 1 de la loi Blanquer portant sur le devoir de réserve s’applique déjà, de façon informelle et depuis longtemps, à nous, agents contractuels.

La précarité, l’absence de droit à l’erreur ?

Du point de vue pédagogique et didactique, le cœur-même de notre métier, la situation est dramatique. Nous ne sommes pas ou peu formés et les inspections, réalisées bien souvent sur demande des chefs d’établissement, restent avant tout des sanctions visant à écarter du vivier de contractuels les éléments séditieux ou atypiques. On nous demande d’être performants sans être formés, et nous avons le sentiment qu’il n’y a pas de droit à l’erreur !

 

Cette précarité touchant les agents contractuels tend à devenir la norme et l’école « de la confiance » se bâtit finalement par la fabrique structurelle d’une catégorie d’enseignants corvéables à merci et directement soumis à l’appréciation de la hiérarchie directe. Le projet n’est clairement pas celui d’une école émancipatrice ; au contraire, l’école de la confiance tend à renforcer les inégalités et la reproduction de classes.

 

Imprimer cet article Télécharger cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *