Les AESH toujours mobilisées! bilan de la journée du 20 novembre

Une intersyndicale nationale très large (FSU, CGT Educ’action, Sgen-CFDT, Unsa éducation, Snalc, Sud éducation) avait appelé à la mobilisation des AESH, après une rentrée chaotique.

Plusieurs rassemblements ont eu lieu devant le rectorat et les DSDEN. A Toulouse, une cinquantaine de participant.e.s ont manifesté et se sont rassemblé.e.s devant le rectorat. Auparavent une AG avait réuni une quarantaine de collègues AESH à la Bourse du travail.

Lors des audiences  au rectorat ou dans les DSDEN, les participants ont d’abord évoqué la rentrée difficile avec la mise en place de la circulaire de juin 2019. Celle-ci a donné lieu à des interprétations très différentes dans les différentes académies, et parfois aussi dans l’académie même: interprétations différentes des DSDEN et des établissements scolaires. De façon générale, les AESH ne comprennent pas pourquoi il a été choisi de baisser les heures de travail : une quotité par ex à 60%passe de 24h à 23h : elles auraient préféré rester à 24h avec une augmentation de salaire. Des lectures abusives ont été relevées :  dans le Tarn, elles sont payées 21h pour un travail effectif de 23h !

Dans les AG, ces collègues en grande majorité des femmes ont exprimé leurs difficultés au quotidien: pauvreté,  sentiment d’injustice avec de si faibles salaires,  sentiment de ne pas être considérées et dans les écoles et établissements, malgré les discours officiels, les AESH n’ont pas toujours leur place reconnue dans la communauté éducative (pas d’accès aux salles de maîtres par ex dans certaines écoles). La souffrance et le mal être, sont aggravés aujourd’hui avec la mise en place des PIAL et la mutualisation renforcée.  La surcharge de travail augmente avec parfois 6 ou 7 élèves à accompagner. Les AESH ont le sentiment d’avoir de plus en plus de mal à exercer leur métier : les heures sont éparpillées, l’élève peut être accompagné par plusieurs AESH. Qu’en est-il alors de la relation à construire entre l’élève et l’AESH ? Qu’en est-il de la qualité du travail ?. De nombreuses AESH se plaignent des difficultés à accompagner plusieurs élèves. Elles ont une charge de travail plus grande, et se sentent corvéables à merci.

Les notifications MDPH ne sont plus individualisées mais regroupés et les chefs d’Etablissement se retrouvent à distribuer les heures notifiées en se basant sur les années précédentes sans connaissance du handicap.

 

D’autres problématiques sont évoquées :

  • Les élèves violents, les élèves avec des problématiques de troubles telles que la scolarisation est difficile, voire impossible ; alors que les structures de soin sont affaiblies. L’inclusion à tout prix est-elle vraiment bénéfique ?
  • Pourquoi les AESH ne bénéficient-elles pas de la prime REP+, alors qu’elles sont confrontées aux difficultés particulières de ces établissements ?
  • L’amplitude horaire augmente du fait de la nouvelle organisation ; cela rend difficile l’accès à un 2° emploi. On demande que les heures « de trou », dans le second degré soient considérées comme du travail effectif.
  • Les notifications n’apparaissent plus dans le cadre des PIAL. Des élèves ont leurs heures diminuées
  • Des AESH ont eu des retards de salaires, ou simplement des avances
  • Problème des 2 types de contrats : contrat état et contrat établissement. Le 2°type de contrat ouvre moins de droits, notamment en termes de droits sociaux. Pourquoi cette différence de traitement ?
  • Situation particulière du Tarn où les droits ne sont pas respectés (23h payées 21h)
  • Demande que les frais de déplacement soient payés, quand il s’agit de déplacements dans la même affectation : dans la ruralité les communes limitrophes sont parfois distantes (ex donné 26kms) et il n’y a pas de transports en commun

Il ne faut pas hésiter à remplir le registre SST en cas d’incident ou de difficulté pouvant atteindre la santé ou la sécurité. Il ne faut pas aussi hésiter à faire des déclarations d’accident de travail dans ces cas là.

 

Lors de l’audience intersyndicale qui a réuni au Rectorat la FSU, la CGT Educ’action, le Snalc, le SGEN-CFDT, le SE-Unsa, FO, nous avons transmis les inquiétudes et la demande forte d’abandon des PIAL, dispositif qui aggrave les conditions de travail, au détriment de la qualité de l’accompagnement, tout en renforçant le pouvoir de la hiérarchie et nous avons transmis les interrogations et revendications exprimées en AG.  Nous avons aussi demandé quel était le statut des « référents AESH »

Réponses de l’administration.

  • Les temps de travail des AESH ne sont pas donnés à la liberté du chef d’Etablissement. Le Rectorat demande de faire remonter les noms des établissements qui ne respectent pas les 23h hebdo (pour une quotité à 60%)
  • Sur les 2 types de contrats : L’enveloppe budgétaire des « contrats état » étant épuisée, au regard des besoins, l’administration a recours à des recrutements Hors Titre 2 (contrats où l’établissement scolaire est l’employeur). L’administration a conscience que ce contrat ouvre moins de droits mais c’est uniquement pour des raisons budgétaires.Nous ne pouvons pas nous satisfaire de cette réponse qui instaure de fait une inéquité entre les AESH.
  • Sur les PIAL, l’administration ne perçoit pas la même réalité : ils ne voient pas de baisse qualitative en termes d’accompagnement. Les AESH voient en tout cas une baisse qualitative suite à l’éparpillement des heures et un renforcement de la pression hiérarchique.
  • 400 élèves notifiés ne sont encore pas accompagnés en Haute Garonne
  • . Les AESH doivent prendre en charge les élèves notifiés. Pourtant, des AESH sont sollicité.e.s pour accompagner des élèves en difficultés, non notifiés, par exemple des élèves allophones
  • La mutualisation ne peut se faire que pour les élèves qui ont une notification de mutualisation. 70% des élèves ont un accompagnement mutualisé, mais l’accompagnement individuel est toujours possible.
  • L’administration reconnaît qu’il y a un problème d’information et de formation des chefs d’établissement. C’est pourquoi un séminaire sur l’inclusion et la mise en place des PIALs à leur intention sera organisé. L’administration a aussi écrit aux chefs d’établissement et aux IEN pour souligner l’importance d’inclure les AESH dans les équipes éducatives. Le changement des mentalités est encore bien long
  • Question sur la pause méridienne. Hors accompagnement de l’élève, elle n’est pas considérée comme du temps de travail et doit être de 45 mns. Si l’élève est accompagné sur le temps de restauration, ce temps est compris dans le temps de travail. L’AESH bénéficie alors de 20 minutes supplémentaires.
  • Des modules et des sessions de formation vont être mis en place.
  • Sur les référents AESH : Il n’y a pas obligation à avoir des référents AESH. Ceux-ci sont des collègues à qui on reconnaît une expertise et une expérience professionnelle. Leur rôle sera de coordonner les AESH dans le cadre du PIAL. Ces personnes auront du temps dégagé mais aucune rétribution supplémentaire. Dans le 2°degré pour les enseignants, on attribue une IMP (indemnité ) pour les coordonnateurs de discipline : encore une fois les AESH ne sont pas traités de la même façon !

La mobilisation doit se poursuivre pour faire respecter les droits des AESH. Il faut dire stop à la dégradation des conditions de travail et non aux PIALs!  La reconnaissance des AESH se gagnera principalement par un véritable statut, un salaire à la hauteur des exigences de ce travail très difficile. La CGT Educ’action revendique un temps complet de 24h pour prendre en compte la pénibilité et les heures invisibles. 

Imprimer cet article Télécharger cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *