La nomination de Jean Michel Blanquer, au poste de ministre de l’éducation nationale n’augure rien de bon pour le devenir de l’école. Elément stratégique du ministère Chatel sous le quinquennat Sarkozy, il est l’artisan de la suppression des 80000 postes, de la réforme du lycée entre autres…
Un projet ultralibéral.
La CGT Educ’action dénonce son projet pour l’école basé sur l’autonomie des établissements pour les programmes, les horaires et l’embauche, leur mise en concurrence à tous les niveaux, l’annualisation du temps de travail des enseignants… les menaces sur la voie professionnelle. Les premiers projets de textes (projet de décret sur les rythmes scolaires et le projet d’arrêté collège) démontrent la volonté du ministre d’exploser le cadre national de l’éducation tout en maintenant les réformes issues du quinquennat précédent. Ces mesures s’inscrivent dans le programme de droite ultra-libéral d’Emmanuel Macron. Avec le code du travail et la sécurité sociale, ce sont tous les droits des salarié-es qui sont menacés d’anéantissement pur et simple, c’est-à-dire les services publics, la politique de la santé et de l’éducation et la protection des salarié-es face à un employeur tout puissant.
Analyse du mouvement intra.
Concernant le mouvement intra 2017, la CGT Éduc’Action de l’Académie de Toulouse tient à remercier une fois de plus l’ensemble des personnels de la DPE pour le travail fourni, leur disponibilité et la cordialité des échanges que nous avons pu avoir avec eux dans le cadre de ce mouvement intra.
Alors que notre académie subit une forte pression démographique, les moyens ne suivent pas : 87 postes dans le second degré pour 1589 élèves supplémentaires. La réforme du collège a permis aussi au gouvernement d’économiser des postes, environ 1 par collège. Par ailleurs, nous nous interrogeons sur les 10 postes donnés par le ministère à notre académie pour les lycées de l’éducation prioritaire, postes qui ont disparu. Où sont-ils passés ?
Le but du mouvement intra-académique est de permettre la mobilité des enseignants titulaires en postes en établissement, la stabilisation des TZR le demandant et l’accueil dans les meilleures conditions des nouveaux enseignants arrivants dans l’académie de Toulouse. Nous avions déjà dénoncé une dégradation du mouvement lors des années précédentes.
Force est de constater que le projet de mouvement 2017 que nous allons examiner ne répondra pas à ces exigences.
En effet, la CGT Éduc’Action constate que le blocage du mouvement intra-académique des personnels de vie scolaire, d’enseignement et d’orientation du second degré, déjà observé les années précédentes, reste important et pose de réels problèmes d’organisations des emplois du temps : les postes bloqués vont-ils accueillir 1 stagiaire et un BMP ? ou 2 stagiaires ? Nos élèves méritent mieux qu’improvisation en début d’année scolaire pour répondre à ces questions laissées sans réponse.
Nos collègues sont encore et toujours les victimes directes :
• des suppressions de postes opérées par le quinquennat Sarkozy non compensées par les gouvernements Hollande ;
• des trop nombreuses mesures de carte scolaire en lien avec un ratio HSA sur Heures postes totalement contre-productif (10%) qui en plus d’aggraver les conditions de travail des personnels réduit d’autant le nombre de postes disponibles au mouvement.
• de la transformation excessive et non justifiée de postes mis au mouvement en postes SPEA qui bloquent le mouvement et de ce fait freinent considérablement la mobilité des enseignants, déjà très compliquée dans certaines disciplines.
S’agissant des PLP, les entrant-es dans notre académie sont particulièrement exposé-es : ils représentent un candidat sur 5 et 80 % des affectations sur ZR. Les TZR déjà en poste ne sont pas mieux lotis : alors qu’ils ne comptent que pour un peu moins de 10 % du corps sur notre académie, ils représentent près de 20 % des demandes de mutation dont à peine 1 sur 4 seront satisfaites. Au total ce sont seulement 107 projets d’affectation qui sont proposés aux quelques 324 collègues déjà titulaires dans l’académie et sollicitant un changement d’affectation avec dans certaines disciplines des situations de tensions extrêmes …
La situation des stagiaires reste très préoccupante. Ils/elles sont trop souvent considéré-e-s comme de simples moyens pour boucher les trous, ici ou là et les affectations lointaines ne font qu’aggraver leurs conditions d’entrée dans le métier, donc de réussite professionnelle. Le blocage de certains postes vacants pour leur affectation entrave le mouvement intra 2017 dans certaines disciplines. Nous redemandons que les stagiaires soient affecté-e-s sur le service de leur tuteur.
La situation des stagiaires devient très difficile et le nombre de situations de non validation semble croitre dans notre académie.
Enfin, s’agissant spécifiquement de nos collègues TZR, nous voulons rappeler que dans la quasi totalité des cas, ils le sont devenus par défaut. Et si beaucoup de TZR participent au mouvement intra académique dans le but de se stabiliser après des années de précarité en termes de fonction, très peu ont satisfaction. Leurs conditions de stabilisation sont encore aggravées par la circulaire du mouvement 2017 : les collègues en situation d’éloignement n’ont bénéficié que de 30.2 points sur un voeu Commune contre 70.2 les années précédentes alors que ce barème ne change pas dans certaines académies. Rappelons que la stabilisation des TZR et le rapprochement de conjoint font partie des priorités nationales qui s’imposent aux académies. La CGT Educ’action continue à défendre les droits des personnels notamment les plus exposé-es.
Pour toutes ces raisons, la CGT Éduc’Action de l’Académie de Toulouse exige :
• la suspension des procédures d’extension hors département en cas de mesure de carte scolaire (suppression du vœu tout poste dans l’académie) sauf accord du candidat ;
• l’avancement d’un mois du calendrier du mouvement intra-académique afin de permettre aux collègues mutés de prendre leurs dispositions matérielles pour rejoindre leur affectation autrement que dans l’urgence ; ils pourraient ainsi participer aux conseils d’enseignement et à la préparation de rentrée, facilitant leur intégration dans l’intérêt du service ;
• le retour à un mouvement concentré et national en une seule phase qui permettent aux collègues de participer au mouvement sans risque de se retrouver éloigné ou bien encore sur zone de remplacement.
C’est pourquoi nous réitérons nos demandes les concernant :
• la suppression des Zones de remplacement académiques et la création de ZR départementales voire infra-départementales humainement et matériellement gérables pour les titulaires qui les occupent ;
• l’attribution de la bonification stabilisation TZR de 120 points sur le vœu établissement de leur choix ;
• la limitation des affectations en service partagé qui n’excèdent pas 2 établissements et qui doivent rester proches géographiquement ;
• La prise en compte également des situations familiales auxquelles n’ont pas droit les TZR alors même que les textes rappellent qu’ils/elles ne sont affecté-e-s dans « aucun département. » ;
• le retour des TZR sur leur mission historique de remplacement et leur non affectation sur des suppléances à l’année pour « réguler les flux » ;
• la séparation des phases d’affectation pour le mouvement Intra et de rattachement administratif pour les TZR ; cette seconde phase doit se dérouler après la tenue du mouvement intra académique, dans le cadre d’un groupe de travail spécifique.
Badiou et Bellefontaine.
Pour conclure, la CGT Educ’action, mobilisée depuis le début de l’année scolaire réaffirme sa totale opposition au démantèlement programmé des collèges Badiou et Bellefontaine sous prétexte de mixité sociale. Projet rejeté par une grande partie des habitants et des parents du quartier Reynerie. Aucune garantie n’est donnée quant à leur reconstruction. Les enfants devront subir des déplacements quotidiens jusqu’à Balma pour certains, ce qui ne sera pas sans conséquence sur leur scolarité, sacrifiée au nom d’une politique qui va renforcer l’enclavement du quartier.
Ce projet se traduit aussi par la suppression de 9 postes, nous avons exigé en vain que les collègues devant faire l’objet d’une mesure de carte scolaire puissent bénéficier des bonifications, quel que soit le type d’établissement sur lequel porterait leur vœu, considérant qu’ils sont doublement victimes de la suppression de leur établissement d’exercice et, par là, de la négation de leur travail de terrain.