Au moment où est parue une nouvelle circulaire, les inquiétudes s’accumulent sur l’avenir des EREA. Cette rentrée a vu la mise en œuvre d’une nouvelle organisation imposée malgré une mobilisation importante, pour des raisons essentiellement économiques, à savoir le remplacement d’une partie des PE éducateurs à l’internat par des AED.
Un premier bilan
Dans tous les EREA de l’académie, on constate une dégradation des conditions de travail. La suppression d’une partie des postes de PE et leur remplacement partiel par des AED a des incidences certaines sur le climat scolaire. En effet, ces professeurs éducateurs assuraient une continuité éducative cohérente et un encadrement précieux pour des élèves en grande difficulté et souvent en perte de repères. L’équilibre a été rompu : les équipes enseignantes et éducatives se posent clairement la question de leur rôle, de leurs objectifs et des moyens mis en œuvre pour assurer leurs missions au sein d’un établissement adapté.
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Dans les 3 EREA ce climat dégradé de façon alarmante, met en péril les enseignements pour un public fragile et a des incidences aiguës sur le vécu au travail des professionnels de l’établissement. La position du rectorat. Malgré l’évidence, le rectorat prétend que « des EREA y arrivent : pourquoi pas vous ? » Il refuse de mettre en cause la nouvelle organisation du travail et la remise en cause de l’internat éducatif. Ainsi, les difficultés seraient dues aux problèmes internes (à l’EREA de Pamiers), ou encore, ce serait l’absence de travail d’équipe (à l’EREA de Muret). Ou encore, le rectorat banalise les incidents : il y a des problèmes partout n’est-ce pas, c’est difficile dans tous les établissements… Aux personnels de faire des efforts et de s’adapter ! Face aux entreprises de division et de culpabilisation, les collègues doivent répondre par l’unité et refuser la mise en cause permanente, alors que les équipes sont dévouées et hautement professionnelles pour accompagner les élèves, les encadrer et souvent les remotiver dans un projet scolaire et professionnel.
EREA des structures précieuses en danger !
L’EREA est précieux. Il constitue souvent la « dernière chance scolaire » pour des élèves en grandes difficultés (expression tirée du rapport de la députée Sylvie Tolmont, présenté à l’Assemblée Nationale le 9 octobre 2014. Nous citons quelques extraits de ce rapport : «L’éducation nationale pourrait-elle vraiment se passer des EREA ? Ce sont des lieux d’exception dont la raison d’être est d’offrir, dans un cadre privilégié, une dernière chance scolaire». L’Inspection générale de l’éducation nationale a estimé, pour sa part, que le réseau des internats est à protéger, « sans réserve ».
Nouvelle circulaire EREA
Sans tirer un véritable bilan et malgré les remontées toutes convergentes, de la part des différentes académies qui ont « expérimenté » cette nouvelle organisation, en ce qui concerne la dégradation des conditions des internats, cette circulaire entérine le remplacement des PE éducateurs par des AED, ce qui remet en cause le fonctionnement de l’internat éducatif et sa cohérence. D’autres textes convergents comme le récent CAPPEI et les textes sur l’école inclusive sont lourds d’inquiétudes pour l’enseignement adapté.
Les EREA ne peuvent se substituer aux établissements spécialisés de soins. L’inclusion à tout prix n’est pas forcément bénéfique pour certains élèves dont les profils demanderaient plutôt une prise en charge spécialisée en IME ou ITEP.
NON A LA CASSE DES EREA !
L’ENSEIGNEMENT ADAPTE EN EREA A FAIT SES PREUVES : IL REPOSE SUR UN ACCOMPAGNEMENT EDUCATIF AU PLUS PRES DES ELEVES DANS LA CLASSE, MAIS AUSSI HORS LA CLASSE, ET NOTAMMENT DANS L’INTERNAT, SUR UNE PRISE EN CHARGE PEDAGOGIQUE ADAPTEE QUI REDONNE CONFIANCE.
L’ENSEIGNEMENT ADAPTE DOIT ETRE DEFENDU, LE TRAVAIL DES EQUIPES DOIT ETRE RECONNU !