Quand le dispositif « devoirs faits » devient une pression supplémentaire sur les TZR

Le 25 mai dernier, le ministre de l’éducation JM Blanquer a annoncé la mise en place du dispositif « devoirs faits » en mettant à contribution les associations, les enseignants, les retraités ou les jeunes en service civique…

Cette mesure, comme bien d’autres actuellement dans le domaine de l’éducation apparaît principalement comme une mesure d’affichage.

Lors de la séance d’ouverture du mouvement intra-académique des personnels du second degré le 16 juin dernier, la Rectrice de l’académie de Toulouse a annoncé que les TZR certifiés, non affectés à l’année, seraient affectés prioritairement en collège pour permettre le dispositif « devoirs faits », tout en rappelant que la participation à ce dispositif devait se faire sur la base du volontariat.

Or les TZR ont vocation à enseigner et à effectuer des remplacements. Au moment où de nombreuses classes restent de longues semaines sans remplacements et où dans certaines disciplines, le rectorat refuse des temps partiels pour raison de pénurie d’enseignants, il n’est pas inutile de rappeler que de telles annonces pourraient laisser entendre que les TZR seraient disponibles pour des tâches en plus.

Cette annonce pose aussi la question des conditions de travail et de la considération des collègues quand leurs emplois du temps seraient articulés autour de la plage 16h-18h. D’autres questions se posent aussi sur le paiement et la prise en compte de ces heures.

Quant au volontariat, on peut légitimement s’interroger sur la réalité de celui-ci quand la participation à ce dispositif pourrait être mise en balance avec une affectation lointaine.

Cette mesure risque donc d’être une pression supplémentaire sur les collègues TZR qui connaissent des conditions de travail très souvent dégradées. La CGT Educ’action sera vigilante pour que les droits des collègues TZR soient respectés.

Plus généralement, nous nous ne pouvons que constater que les réformes successives (lycée, LP, collège) ont eu pour conséquence la diminution des heures de cours et l’augmentation des heures périphériques (accompagnement personnalisé) qui servent de plus comme variable d’ajustement. Par ailleurs, les élèves  malgré tous les efforts pédagogiques et les recherches d’inventivité des collègues, prennent très souvent à la légère ces heures car ils n’en perçoivent pas le sens.

Porter l’accent sur les devoirs après la classe permet avant tout de rassurer les parents mais de nombreux chercheurs s’interrogent sur l’utilité et l’efficacité de ce travail, dès lors que les notions n’ont pas été acquises en classe (lire à ce sujet l’article du café pédagogique).

Ce sont les conditions du travail scolaire dans la classe sur lesquelles il faut avant tout agir : améliorer les conditions de travail et d’étude, développer les pédagogies actives en classe et la formation. Mais cela demande de rompre avec la logique libérale en œuvre…1111111111111111111

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