Depuis 3 ans le Lot connait l’application d’une convention ruralité, appelée protocole triennal pour un maillage des écoles rurales. Nom fort pompeux pour un dispositif dont l’objectif principal et avoué est la rationalisation des moyens c’est-à-dire une économie substantielle de l’État sur le dos du service public d’éducation nationale dans nos territoires ruraux.
Trois années de protocole ont laissé des traces indélébiles : 17 écoles fermées, 15 postes d’enseignants supprimés, de plus en plus d’enfants sur les routes le matin et le soir, des centaines de citoyens en colère, une école privée hors contrat ouverte à Molières, un village du nord du Lot, par une mairie et des citoyens excédés. Nous ne pouvons cautionner l’ouverture d’une école privée qu’elle soit sous contrat ou hors contrat, mais ce que nous dénonçons particulièrement dans ce regrettable épisode c’est l’attitude catégorique et irresponsable de l’administration soutenue par certaines organisations syndicales qui aujourd’hui se posent en défenseurs outrés du service public. Ne fallait-il pas penser à défendre le service public avant de voter pour la fermeture d’une école rurale de 20 élèves pour laquelle on avait demandé l’année précédente à la municipalité d’effectuer des travaux de rénovation ? Quel mépris des élèves, des citoyens, des élus et des personnels !
Nouveau protocole.
Nous pouvions espérer que le protocole étant arrivé à son terme, la course à la fermeture des écoles s’arrêterait et les citoyens lotois connaitraient une période de sursis et d’apaisement au moment de la carte scolaire. Malheureusement, le dernier comité de pilotage où siégeaient le nouveau DASEN, le nouveau Préfet et le nouveau député nous a ôté toute illusion. L’écriture rapide d’un nouveau protocole a été vivement souhaitée par les représentants de l’État et les organisations syndicales SGEN-CFDT et UNSA, au mépris des arguments de certains élus locaux qui s’alarment de la perte d’attractivité de leur commune. Des maires ruraux dénoncent cette politique induite par des préoccupations comptables qui est responsable d’ une inégalité des citoyens face à l’école, ce bien commun qui devrait être présent de manière équilibrée sur tout le territoire.
Une nouvelle convention ruralité est donc en gestation, on nous a promis qu’elle serait issue d’un dialogue plus large mais paradoxalement le Préfet a assuré qu’il serait intransigeant et qu’il « assumerait avec courage » des décisions difficiles ! Point n’est besoin de se demander lesquelles !!!!
Nous attendons ce nouveau texte de pied ferme, prêts à nous mobiliser rapidement avec les élus et les citoyens qui connaissent bien désormais les conséquences de l’application du protocole triennal de maillage des écoles rurales dans le Lot.