Le 6 février 2018, la CGT Educ’Action de l’académie de Toulouse était reçue à sa demande, sur la question des suppressions de places (une centaine) dans les filières GA dès la rentrée prochaine.
Nous avons d’abord souligné l’extrême brutalité du procédé puisque ces suppressions n’étaient pas envisagées lors de la présentation de la carte des formations de décembre dernier.
Une orientation nationale aux conséquences locales importantes.
Le Rectorat nous a confirmé que cette mesure est une orientation nationale : la raison en serait que la filière ne permettrait pas une assez bonne insertion dans la vie active. Le ministère demande donc des réductions et le Rectorat serait en train d’analyser les conséquences de ces fermetures de classes (réunion DOS, RH, DPE dans la foulée du CTA). Ils réfléchissent à un « accompagnement des collègues ».
C’est donc uniquement après avoir appliqué une décision, que le Rectorat en analyse les conséquences !
Pourquoi ne pas avoir réfléchi en amont à l’impact de ces suppressions qui vont bouleverser la vie des établissements, et vont avoir des conséquences sur la vie personnelle des collègues et sur leur avenir professionnel ? Nous avons rappelé les nombreuses suppressions de postes au moment du regroupement des Bac pro secrétariat-comptabilité et la situation de collègues TZR toujours en attente d’un poste fixe.
Si le Rectorat nous a indiqué que la suppression dans certains établissements correspondait à un réajustement en fonction des besoins des territoires (Saint Gaudens, Ferrières), il n’en est pas de même pour d’autres établissements où la filière fait le plein.
Bac pro GA : ce n’est pas aux enseignants de payer la facture !
Nous avons rappelé que le Bac pro GA avait été créé suite au regroupement des filières secrétariat et comptabilité et que l’argument utilisé à l’époque était justement la non insertion professionnelle. Nous avions dénoncé cette création qui aboutissait à une déqualification des métiers. En outre, le Bac pro GA construit autour des compétences a demandé un énorme travail de formation et d’investissement aux collègues avec des conséquences souvent douloureuses tant cette réforme a été chronophage et source de stress dans les équipes pédagogiques.
Pour autant la finalité n’a jamais été claire et cette réforme a abouti à une déprofessionnalisation de la formation.
Or, aujourd’hui, le ministère prononce unilatéralement l’échec de cette formation, toujours au nom de cette même absence d’insertion professionnelle. Sur quelles études se fonde le ministère, sur quels chiffres ? Nous n’avons pas eu de réponse.
Malgré les ouvertures de classes de STMG à la rentrée prochaine, le rectorat nous a assuré que les collèges n’avaient pas eu de directives pour orienter davantage d’élèves en 2nde générale.
Nous demeurons perplexes et continuons de nous interroger sur les intentions du Rectorat quant au devenir des élèves volontaires pour la filière tertiaire de la voie professionnelle.
L’impact sur les personnels est énorme. Aucune information ne leur a été adressée pour les informer du risque de perte de poste et des mesures envisagées. D’ailleurs rien n’est actuellement prévu puisque le rectorat « réfléchit » !
Et nous ne pouvons qu’être très réservés devant les « solutions » envisagées par le Rectorat qui préconiserait des Compléments de service, afin d’éviter les suppressions de postes. Les compléments de service ne font qu’aggraver la situation des collègues. Et qu’en sera-t-il quand les montées pédagogiques rendront les suppressions de postes inéluctables et que les collègues se trouveront donc encore plus en concurrence ?
Faut-il rappeler que l’académie de Toulouse est a plus grande de France métropolitaine ? Le rectorat semble bien peu se soucier du devenir et de l’impact sur la vie personnelle d’enseignant-es ayant déjà fortement fourni d’efforts pour, en très peu de temps, s’adapter aux réformes successives (Bac pro 3 ans, fusion des bac pro tertiaire et mise en place du Bac pro GA).
La CGT Educ’action dénonce des décisions prises dans la précipitation, sans prise en compte ni des situations des établissements, ni de celles des collègues.
Vous avez dit accompagnement ?
Si le rectorat annonce vouloir accompagner les collègues, il serait bien qu’il prenne le temps de savoir où les collègues en question souhaitent aller !
Face à une situation exceptionnelle du seul fait du ministère, nous exigeons des moyens tout aussi exceptionnels pour permettre à tou-tes les collègues de la discipline de poursuivre leur activité professionnelle avec le minimum d’impact sur leur vie personnelle, dans les conditions de leur choix et de bénéficier, dans ce cadre, de tous les dispositifs nécessaires, notamment par la mise en place de formations spécifiques, en sus du contingent annuel des CFP, et répondant aux demandes des collègues.
La CGT Educ’action soutient les collègues et sera extrêmement attentive à l’évolution de la situation et à leur « accompagnement ».
Si nous ne sommes pas opposés à une réflexion sur l’évolution des filières tertiaires cela ne peut se faire sans une véritable concertation et sans tenir compte des équilibres des établissements, de la situation des collègues. Nous n’accepterons pas que l’avenir des filières tertiaires soit bradé.