La CGT Educ’action a rappelé la réalité des AESH dans l’académie et les revendications qu’elle porte lors du Groupe de Travail AESH du 16 mars 2018, au rectorat.
Des revendications pour un véritable métier de la Fonction publique.
Attachée à une véritable reconnaissance des AESH qui jouent un rôle fondamental dans l’accompagnement des élèves en situation de handicap et leur inclusion scolaire, la CGT Educ’action revendique :
- La titularisation et l’intégration dans la grille B de la fonction publique,
- Un salaire minimum à l’indice 400,
- La pondération des heures pour prendre en compte les heures de concertation, de préparation, de formation, et la pénibilité,
- Le reclassement et la prise en compte de l’expérience professionnelle antérieure,
- La prise en compte des diplômes,
- La fin du temps partiel imposé,
- Le droit de cumuler avec un autre emploi et des emplois du temps en conséquence.
S’agissant de la grille proposée au présent Groupe de travail, nous demandons :
- Un début de rémunération à l’indice 400 Indice majoré,
- Une progression de carrière annuelle et automatique avec un minimum de 6 points chaque année, y compris pour les collègues en CDD
La réalité du travail des AESH dans notre académie.
Ce groupe de travail se tient près de 4 ans après le décret mettant en place ce nouveau métier.
Avant de poursuivre sur le sujet particulier de cette réunion, nous voulons dresser un rapide tableau de la situation des AESH.
Les AESH effectuent un travail indispensable qui n’est pas reconnu. A 90% des femmes, elles sont pour une bonne partie d’entre-elles diplômées, et ont pour beaucoup une expérience antérieure dans le secteur de l’animation ou de l’accompagnement éducatif. A temps partiel, dans la grande majorité des cas, temps partiel imposé, elles fournissent en plus des heures d’accompagnement des élèves tout un travail non rémunéré : les temps de réunion de synthèse des équipes de suivi de scolarité, ou d’équipes éducatives, concertation avec les enseignant-e-s, de préparation, lien avec les familles… ne sont pas pris en compte.
La non-prise en compte de ces temps revient à nier le travail des AESH et leur implication pour la réussite des élèves. Au vu de la progression toujours plus importante du nombre de notifications, elles s’avèrent de plus en plus indispensables. Mais pour quelle reconnaissance ?
A l’indice le plus bas, à temps partiel et sans possibilité la plupart du temps de compléter leur salaire par un autre emploi, du fait de l’emploi du temps, leur rémunération très faible en fait des travailleuses pauvres.
Salaire au rabais car la profession est féminisée ?
Ce groupe de travail se tient une semaine après le 8 mars, journée de lutte pour les droits des femmes et la question de l’égalité salariale a été sur le devant de la scène. L’éducation nationale se devrait d’être exemplaire sur ce terrain et de porter des valeurs d’égalité. Or, c’est tout le contraire. Comme pour d’autres métiers dits féminisés, le métier d AESH doit être revalorisé. Le principe « à travail de valeur égale, salaire égal » n’est pas respecté, car le travail d’AESH n’est pas considéré à sa juste valeur et les compétences très grandes mises en œuvre par ces collègues ne sont pas reconnues.
Dans ce contexte, la grille proposée est inacceptable. Le salaire n’est pas en adéquation avec les exigences et le travail demandé. En cela, nous demandons que les cadres de la grille soient aussi revus au niveau national (en effet le décret fixe un maximum à l’indice 400 et maximum d’évolution fixé à 6 points d’indice majoré tous les 3 ans). Mais même dans ce cadre contraint, les propositions du rectorat sont très largement irrecevables.
Prenons l’exemple du parcours « classique » d’une AESH : bien souvent, elle débute en CUI (2ans), puis en CDD (6 ans). Il lui faut donc attendre 8 ans pour bénéficier en CDI d’une première augmentation de salaire ! C’est inacceptable.
Nous demandons que les CDD puissent bénéficier aussi d’une grille indiciaire. A noter qu’à l’encontre de ce qui est dit dans la note qui nous a été transmise, les grilles pour les contractuels sont une pratique générale (contractuels ouvriers d’état ou enseignants contractuels de la formation continue par exemple).
Par ailleurs la référence à un « examen au cas par cas » et la phrase « la notion de réévaluation n’implique aucun automatisme », ainsi que le rôle attribué à l’entretien professionnel conditionneraient la très faible augmentation prévue à une appréciation ponctuelle, voire subjective du chef de service. C’est contraire à l’équité et nous demandons la suppression de cette conditionnalité et une progression automatique.
De même, l’augmentation de 6 points tous les 3 ans est déjà très faible (cela représente moins de 30 euros, soit moins de 10 euros chaque année !). Et d’après le projet de grille, cette progression serait limitée à 5 points, voire 4 pour certains niveaux ! Les AESH sont des personnels qui ne demandent pas l’aumône mais la juste rétribution de leur travail.
Enfin nous ne comprenons pas l’objet de l’entretien d’évaluation la 5ème année et son rôle par rapport au passage en CDI. La « CDIsation » doit être automatique après 6 ans ; nous ne saurions accepter des obstacles supplémentaires, et alors que les AESH ont largement fait leur preuve par le renouvellement de leur contrat chaque année. Voudrait-on instaurer une période d’essai de 6 ans ?