En fermant l’école publique de Rouffilhac, l’Éducation Nationale a ouvert la boîte de Pandore, et ce que nous craignions est en train d’arriver: dans les locaux de l’école publique qui sera fermée à la rentrée, victime de la dernière carte scolaire, une école privée hors contrat de type Montessori est en passe d’ouvrir en septembre avec l’accord et l’aide active du maire et du conseil municipal de la commune.
La CGT, qui défend l’idée d’un grand Service public de l’Éducation laïque et gratuite ne peut que s’opposer au développement d’écoles libérales, élitistes ou identitaires.
Nous défendons l’idée d ’ une école publique de proximité, de qualité assurant la réussite de tous les élèves et l’égalité de l’accès aux savoirs sur tous les territoires.
Nous refusons toute conception libérale de la société qui fait de l’école une entreprise et de l’éducation une marchandise et qui sous couvert d’une soi-disant liberté de choix fait le lit des communautarismes et autres élitismes. Et à ceux qui pourraient se satisfaire d’une conception libérale de coexistence pacifique entre l’école publique et les écoles privées, il faut rappeler que, sous les propos d’apparente tolérance, le projet des défenseurs du développement des écoles hors contrat vise la fin de l’école publique.
La conséquence de la politique de suppression des services publics en milieu rural.
Mais ne minimisons la responsabilité de la politique purement comptable de réduction des dépenses publiques entamée par le gouvernement précédent et allègrement perpétuée par le gouvernement Macron dans son projet de suppression de 120000 postes dans la fonction publique. Cela se concrétise dans nos départements ruraux par la perte de tous les services publics. Postes, perceptions, gendarmeries, lignes de chemin de fer, écoles ferment et laissent nos territoires abandonnés par la république, à la merci de tous les marchands d’espoir qui savent profiter de la colère et de la détresse des citoyens pour poser les jalons d’une société dans laquelle les notions d’égalité, de solidarité, de justice et de démocratie disparaissent au profit de celles d’individualisme, d’intérêt, de concurrence ou de ségrégation sociale….
Nous ne voulons pas de cette société, c’est pour cela que nous sommes ici, aujourd’hui, pour protester contre l’ouverture de cette école privée hors contrat, symbole de la rupture de l’égalité républicaine, l’école privée est l’instrument de l’entre soi, par nature elle est excluante: il y a ceux qui en sont, parce qu’ ils en ont les moyens, le réseau ou les réflexes culturels.
L’école publique est le pilier de la république, alors donnons un avenir à nos communes, exigeons le renforcement du service public d’éducation et l’arrêt des fermetures des écoles publiques dans nos villages.
Vive l’école de la république, Vive le service public !
CGT éduc’action 46, le 16 juin 2018.