Empêcher la destruction de nos régimes de retraites.

Pascale Fourier dans un article sur les Blogs Médiapart , Enseignants : une baisse de 30% des retraites à venir… , fait cette projection :

C’est le brut et c’est une carrière complète. Et ce n’est pas de la science fiction.

La Fonction publique et notamment les personnels de l’éducation nationale seront les plus touchés.

Nos salaires sont bas sur une très grande partie de notre carrière quand ce n’est pas l’ensemble de cette dernière pour les catégories B et C. La plupart d’entre nous ont des primes ridicules, quand ils en ont. Certains et certaines d’entre nous ont des carrières incomplètes ce qui va les pénaliser encore plus. Nous aurons donc une baisse importante de nos pensions. Pour les profs, on serait à 800 à 1000 € de moins par mois sur nos pensions si la valeur du point ne chute pas d’ici là comme on l’a connu dans certains régimes complémentaires.

Il est nécessaire d’exiger ensemble :

  • Le maintien du calcul du montant de la pension basé sur les 6 derniers mois d’activité.
  • Une pension d’au moins 75% du revenu net d’activité (pour une carrière complète) sans que celle-ci ne puisse être inférieure au SMIC.
  • La ré-indexation des retraites sur le salaire annuel moyen et non sur l’inflation, facteur de décrochage de pouvoir d’achat entre les actifs et les retraités.
  • La revalorisation de la rémunération des agents de la Fonction publique.
  • La suppression des décotes et des surcotes.
  • La prise en compte de l’ensemble des années d’études et de formation.
  • L’abrogation de la CSG.

… Si nous voulons garder des pensions qui permettent de vivre.

 

Le système de retraites universel par points de Macron, « mère de toutes les réformes » selon le MEDEF.

Par exemple, le ministre de la Fonction publique, Olivier Dussopt, chargé de la destruction du statut et de 120 000 postes de fonctionnaires, a renvoyé les discussions sur la rémunération au mérite à celles qui se tiendront dans le cadre de la réforme des retraites. Même chose pour la protection sociale complémentaire. Si cette contre réforme passait, la Sécurité sociale serait la victime suivante.

Les régimes de base actuels définissent pour tous et toutes un âge de départ, un nombre d’annuités (dont la validation des périodes de chômage, maladie, maternité) et un salaire de référence, le tout donnant une pension définie à l’avance et garantie par des droits (50 % des 25 meilleures années ou 75 % des 6 derniers mois).

Macron veut l’individualisation totale au nom de la liberté, avec un seul paramètre : le nombre de points (la somme des cotisations versées divisée par la valeur d’achat du point). L’âge de départ ? Vous êtes libres de partir quand vous voulez.
L’âge légal n’est plus qu’un seuil pour la décote. La CGT a calculé que cela occasionnerait une baisse de 20 à 30 % des pensions, sans compter la variation de la valeur de service du point (qui sert au calcul de la pension) en fonction de la « croissance » et autres critères dits économiques. Au bout, chacun·e dans son coin, serait libre de procéder, comme le dit Delevoye, à ces « arbitrages ».

Les systèmes par points sont faits pour pousser les salarié·es à partir le plus tard possible. Tant pis pour ceux et celles qui ont connu le chômage, ont été arrêtés pour maladie ou maternité. Pour les 40 % des salarié·es du privé qui ne sont plus au travail (surtout des femmes) au moment de partir à la retraite (car au chômage, en invalidité, …), c’est la certitude d’avoir une pension très faible.

La variante dite « à comptes notionnels » modifie la valeur de service du point en continu, en fonction de l’espérance de vie et de la démographie. En clair, plus les retraité·es sont nombreux, plus leur pension baisse.
Nous vivons une anticipation de cette diminution du droit à une pension garantie collectivement : depuis 1993 (Balladur), les pensions n’étaient plus indexées sur le salaire moyen mais sur l’indice des prix (forte baisse).

Macron a décidé la fin de l’indexation et fixé arbitrairement une augmentation de 0,3 % en 2019 et en 2020, c’est à dire, une baisse du pouvoir d’achat.
Les femmes seraient les premières victimes de la « réforme » Macron qui vise aussi les pensions de réversion. Sans ces dernières, les pensions des femmes passeraient de 71 % à 58 % de celles des hommes, une aggravation catastrophique.

Faire capoter le projet de régime universel par points et mobiliser actif·ves, retraité·es et jeunes est indispensable.

Plutôt que de baver sur les « régimes spéciaux » qui ne sont que la prise en compte des spécificités de certains métiers (horaires atypiques qui réduisent l’espérance de vie, carrières avec des salaires bas, pénibilité des tâches et risques sanitaires…), réclamons leurs extension aux métiers qui connaissent les mêmes risques, une harmonisation par le haut de l’ensemble du système de retraites. Méfions-nous des discours qui nous divisent et évitent que nous questionnions les cas de ceux et celles qui accaparent la plus grande partie de la richesse produite et de ceux et celles qui servent leurs intérêts sur la scène politique.

Plutôt que d’accepter l’idée que la retraite est soit disant un coût que la société ne peut plus assumer, rappelons qu’il est socialement plus juste d’utiliser une partie de la richesse produite dans ce pays (2 523 milliards d’Euros en 2018) pour nos retraité·es plutôt que dans les dépenses somptuaires et absurdes des plus riches. Méfions-nous des discours qui prétendent que c’est un problème de démographie et non de répartition des richesses et qui justifient  toujours les mêmes choix politiques.

D’autres secteurs vont se mettre en grève le 5 décembre, ne ratons pas le coche du tous ensemble.

 

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