Retraites : Dès le 5 décembre, mobilisons nous ! Dès maintenant, organisons notre lutte !

Il n’y a pas de fatalité, nous pouvons nous opposer à cette réforme des retraites, mais il faut préparer une grève dans la durée. Des protestations dans des journées d’action isolées ne suffiront pas ! Il faut dès maintenant en discuter, avec nos collègues, nos amis et notre famille, pour convaincre de la nécessité de la grève générale contre la réforme dès le 5 décembre !

Nous avons toutes et tous au moins une raison de nous mobiliser sur la question des retraites, en plus des raisons de nous mobiliser sur les conditions de travail, la casse du service public d’éducation et les salaires…

L’attaque contre le Code des pensions civiles et militaires et le calcul sur les 6 derniers mois est une attaque contre le Statut de la Fonction publique.

L’Etat doit rester garant du paiement des pensions des fonctionnaires. Changer le système de versement de pension, c’est remettre en cause le statut des fonctionnaires.

Les non-titulaires aussi touchés.

C’est la fin du calcul sur les 25 meilleures années. De plus, le projet prévoit la disparition des retraites complémentaires et du régime IRCANTEC des contractuels de droit public, alors qu’il assure des retraites supérieures de 20% à celles de l’ARRCO pour la même cotisation.

Individualiser pour casser la force collective des travailleurs.

Les retraites sont déjà personnalisées.

Mais en sortant du cadre collectif basé sur le nombre de trimestres cotisés et d’annuités travaillées, la réforme individualiserait effectivement encore plus le système des retraites. L’objectif du gouvernement, c’est de pousser ceux qui le pourront à se financer une retraite complémentaire et tant pis pour les autres. C’est la fin de l’équité.

Travailler toujours plus longtemps pour gagner toujours moins.

L’âge légal actuel (62 ans) ne bougerait pas, mais il y aura une minoration de 5 % par an jusqu’à un « âge d’équilibre » qui pour l’instant est fixé à 64 ans mais cela sera repoussé à partir de 2025. Le gouvernement dit que cela donne « le choix ». Mais c’est le choix entre partir avec une retraite de misère ou partir plus tard pour garder de quoi vivre. C’est déjà en partie le cas actuellement avec le système des décotes de la réforme Fillon de 2003, mais cette nouvelle réforme renforce ce principe.

57% des travailleurs ne sont plus en emploi à l’âge de 62 ans, en invalidité ou chômeurs parfois depuis l’âge de 50, 55, 60 ans. Il n’y a donc pas de « choix » pour plus de la moitié d’entre nous.

Et dans l’Education Nationale : Combien de collègues inaptes, souffrant de Troubles  Musculo-Squelettiques (TMS) ou tout simplement usés physiquement et psychologiquement par le travail que ce soit devant élèves, sur écran, à l’entretien ou à la manutention ?

Qui pourra dire dans quel état de santé il sera à 62, 63, 64 ou 67 ans ?

Vers une baisse des pensions de réversion ?

La pension de réversion est touchée par un veuf ou une veuve après le décès de son conjoint. Il s’agit des femmes en majorité. Le sujet est sensible et plusieurs versions ont circulé : de la suppression pure et simple des pensions de réversion à des baisses importantes de ces pensions.  Et rien ne garantit que les pensions de réversion actuellement versées ne soient pas concernées par ces nouveaux modes de calcul.

Le mensonge du trop grand nombre de retraités par rapport aux jeunes.

Selon nos dirigeants, l’équilibre des caisses de retraite serait en danger à cause  de l’allongement de l’espérance de vie. Pourtant celle-ci stagne en France depuis quatre ans et  l’espérance de vie en bonne santé ne va pas au-delà de 63,3 ans.

Mais le problème, ce n’est pas le trop grand nombre de retraités. C’est l’explosion du chômage, le vol des richesses produites par les travailleurs pour augmenter les profits des capitalistes qui ruinent la société.

Le progrès technique a augmenté la productivité du travail, et donc la richesse créée par travailleur, depuis un demi-siècle.

Rien ne justifie de baisser les pensions de retraite : il faut  prendre sur les profits accumulés pour permettre à tous les travailleurs de vivre longtemps et dignement, grâce aux richesses que notre travail a produit !

Semer la confusion et  « en même temps » arnaquer les salariés.

Macron vient de dire sur France 2 que finalement, plutôt qu’avoir un âge pivot  à 64 ans en dessous duquel il y aurait une décote, il préférerait  « avoir un accord sur la durée minimale de cotisation pour avoir une retraite à taux plein ». Mais comme il est prévu de passer cette durée de 42 à 43 ans, dans tous les cas, l’objectif est maintenu : il faudra soit travailler plus longtemps,  soit avoir une pension moins élevée !

De l’argent, il y en a !

En 2018, les entreprises du CAC 40 ont réalisé près de 94 milliards d’euros de profit. Près de 230 milliards d’euros d’exonération de cotisations sociales et fiscales sont distribuées généreusement par l’État chaque année aux entreprises.

La CGT Educ’ revendique :

  • Le retour de la retraite à 60 ans ou après 37,5 annuités (selon ce qui est le plus favorable au salarié), en prenant en compte les années d’études, de formation, de stages et de chômage, avec 100 % du meilleur salaire détenu au minimum pendant 6 mois.
  • L’arrêt du gel des pensions et une augmentation immédiate des retraites et pensions de 400 € pour compenser en partie la perte de pouvoir d’achat subie par les retraité-es depuis de nombreuses années.

Petits rappels historiques :

Août 1953 : une reforme des retraites empêchée par la grève.

En 1953, le gouvernement a voulu imposer en plein mois d’août un recul de deux ans de l’âge de départ en retraite de tous les fonctionnaires. Il y a eu un appel syndical à la grève limité à la seule journée du 4 août. Les facteurs de Bordeaux, sans consigne syndicale, ont appelé à continuer la grève qui, en quelques jours s’est généralisée. 4 millions de grévistes au plus fort du mouvement, ont contraint le gouvernement à céder le 25 août, alors même que les décrets-lois avaient été publiés au Journal Officiel le 10 août !

Novembre-décembre 1995 : les grévistes font reculer Chirac et Juppé.

La mobilisation des travailleurs a fait reculer le gouvernement pour conserver le maintien de la règle des 6 derniers mois de salaire pour le calcul des pensions des fonctionnaires.

Le tract en PDF.

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