Non à la décentralisation des services de santé scolaire.

Dans une lettre envoyée aux préfets de région le 15 janvier, le premier ministre annonce l’ouverture d’un nouvel acte de décentralisation et un des axes porte entre autres sur la santé en milieu scolaire.

La loi « Pour une École de la confiance » de Blanquer porte l’instruction obligatoire dès 3 ans augmentant de fait le nombre d’élèves à suivre pour les services scolaires de santé. Ainsi, il faudra sûrement recruter des médecins et des infirmier·ères pour répondre à cette obligation et augmenter significativement le nombre de fonctionnaires (en sous-effectif à l’heure actuelle) pouvant traiter l’ensemble des demandes. Et cela le gouvernement libéral en place ne le veut pas.

Il sort alors une arme imparable : le transfert des personnels de santé vers les collectivités territoriales qui porteront ainsi le coût budgétaire. Cependant, dans la lettre du premier ministre, on note quelques bémols :

·         La médecine scolaire se singularise depuis de nombreuses années par des vacances de postes importantes, et les services de la PMI sont de la même manière en prise à des difficultés structurelles. Rien d’étonnant au vu des salaires versés pour des BAC+10

·         Les personnels sont attachés au cadre ministériel, à leurs statuts et au caractère national de la politique de santé à l’École, reposant sur des instructions nationales et des médecins et infirmier·ères conseiller·ères techniques à tous les échelons du ministère.

La CGT Éduc’action s’oppose à ce projet de transfert des services de santé scolaire (médecin et infirmier·ères scolaires) de l’EN vers les collectivités locales (départements). Les missions des services de santé scolaire de l’Éducation nationale s’inscrivent dans la politique générale de l’EN, et donc de l’État, qui est de promouvoir la réussite scolaire des élèves et des étudiant·es.

Ainsi les médecins et les infirmier·ères scolaires, qui travaillent en étroite collaboration avec les membres des équipes éducatives, participent pleinement à la politique éducative des établissements scolaires. Quelles seraient alors les garanties d’une égalité et d’une équité pour les élèves et les étudiant·es si les services de santé scolaire devaient être transférés aux collectivités territoriales ? Une décentralisation augmenterait les disparités territoriales de prise en charge des élèves par rapport aux besoins.

La CGT Éduc’action demande le maintien des services de santé scolaire au sein de l’EN pour un véritable service public de l’Éducation nationale.

Montreuil, le 11 mars 2020

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