Jeudi 14 mai, des hauts fonctionnaires de l’éducation ont fait paraitre une tribune qui a fait grand bruit. Leur texte dénonce vigoureusement le fonctionnement du ministère aussi bien que les visées réactionnaires de JM Blanquer, corroborant les analyses et les critiques que nous formulons depuis sa prise de fonction.
Nous partageons les mêmes inquiétudes sur les aspects autoritaires et mensongers de la politique ministérielle actuelle. Nous avons dénoncé les réformes de la voie professionnelle, du lycée et du bac général, ainsi que la loi sur l’école de la confiance pour les mêmes raisons que celles énoncées dans cette tribune.
Comme beaucoup de collègues, nous avons payé cher ces dénonciations: amputation de salaire après les nombreux jours de grèves, avec l’application de l’arrêt Omont pour certain.e.s, violences policières lors de rassemblements, durant des manifestations, ou encore menaces de sanctions lors d’actions, alors que la tribune des hauts-fonctionnaires montre toute la légitimité de nos demandes et l’impossibilité de dialoguer avec le ministre.
Un projet réactionnaire qui détruit le service public d’éducation.
Depuis sa longue carrière au Ministère, Blanquer construit méticuleusement son projet d’école réactionnaire, qui trouve aujourd’hui sa réalisation dans la création d’écoles hors contrat par certains de ses « amis ». Alors qu’il détruit le service public d’éducation, ces derniers sont au rendez-vous pour se tailler des larges parts d’un marché de l’enseignement.
La crise du Covid 19 ouvre les yeux à de nombreux citoyens et de nombreuses citoyennes sur l’état de l’éducation nationale, fragilisée par des années de politiques libérales, d’austérité budgétaire, et sur sa réelle nécessité pour une société qui réponde aux besoins de la majorité de la population. Le contexte de l’épidémie ne doit servir de prétexte à l’expérimentation d’une école virtuelle, éloignée des élèves et de leurs besoins. La seule pédagogie valable est celle où ils et elles sont en contact direct avec les enseignant.e.s. Ce sont donc des moyens humains et matériels qu’il faut pour qu’un maximum d’élèves ne soient pas abandonnés à leur sort.
Nous réclamons donc :
– Un plan d’urgence qui nous permette de mettre en place un enseignement adapté aux mesures sanitaires dès septembre. Cela passe par un allègement des effectifs de classe, la titularisation des personnels non titulaires et le recrutement massif de personnels statutaires,
– Le retrait des réformes des lycées et de la voie professionnelle et de Parcoursup,
– L’abrogation de sa loi « école de la confiance »,
– Un plan ambitieux en moyens humains et matériels pour une École émancipatrice pour toutes et tous,
– Une augmentation des salaires qui rende à nouveau les métiers de l’éducation attractifs et témoigne d’une réelle reconnaissance.
Tribune : Des hauts fonctionnaires du ministère dénoncent le projet réactionnaire de JM Blanquer dans le Café pédagogique.