Cette CAPA s’ouvre dans un contexte très particulier. Nous vivons depuis maintenant plusieurs mois une crise sanitaire inédite et dévastatrice.
Après des mois de gestion chaotique de cette crise, après deux mois d’un confinement décidé principalement parce que notre système hospitalier, malmené par des réformes budgétaires et un manque de moyens, était au bord de la rupture. Le président de la république et le premier ministre ont imposé la réouverture des écoles le 11 mai, décision contraire à l’avis du Conseil scientifique qui préconisait une réouverture des crèches, écoles, collèges, lycées et universités en septembre.
L’ouverture des établissements au nom de la lutte contre les inégalités scolaires n’est pas crédible. Il est consternant d’entendre notre ministre évoquer la fragilité et la précarité des élèves de LP et découvrir l’inégalité sociale. Il serait vraiment temps pour lui de s’en préoccuper alors que la mise en place de la réforme de la voie professionnelle prive nos élèves d’une partie des heures d’enseignement général et professionnel.
Cette CAPA va examiner les promotions à la Hors-Classe dans le cadre de la réforme PPCR engagée depuis Septembre 2017. Cette réforme augmente les inégalités de traitement entre les collègues. La CGT Educ’action rappelle qu’elle s’y est opposée. Elle est également opposée à l’existence même d’une Hors-Classe, source d’inégalités de traitement entre les collègues, et règne de la méritocratie. C’est contraire à notre vision du Service public. Nous revendiquons que les échelons de la Hors-Classe soient intégrés à la Classe Normale.
Cette CAPA est la dernière concernant la promotion de grade à la Hors classe puisque la loi transformation de la Fonction publique vide de leurs substances les instances paritaires et supprime leurs compétences laissant ainsi les personnels réduits à l’arbitraire des décisions et leur corollaire que sont les passe-droits. La CGT Educ’action continue de dénoncer cette régression historique plaçant les droits de tous en deçà de ce qu’ils sont depuis la Libération.
Le pouvoir d’achat des fonctionnaires est fortement attaqué depuis 2010, le PPCR n’a pas entrainé la revalorisation salariale annoncée. Aussi, pour beaucoup de collègues, la promotion de grade reste la seule possibilité de voir augmenter la rémunération et ainsi rattraper la perte due au gel du point d’indice.
Cette année, sur 724 collègues promouvables seulement 124 pourront accéder à la hors-classe, soit un peu plus de 17%.
Le classement dans le tableau d’avancement découle des avis émis par le recteur. Suite au rendez-vous carrières de l’année 2018-2019 des collègues, sont désavantagés car les taux pour ces avis ne pouvaient dépasser 10% pour les avis excellent et 45% pour les avis très satisfaisant quand les avis sont devenus définitifs en 2018. Nous demandons donc que les avis émis lors des campagnes précédentes puissent être revus.
Concernant le « tableau genré » reçu avant cette CAPA, nous constatons que les propositions de promotions ne respectent pas la répartition Homme-Femme. Ce nécessaire rattrapage ne doit pas masquer les inégalités qui persistent dans le déroulement de carrière des PLP. L’égalité salariale ne peut se limiter à un rattrapage lors des campagnes de promotions, les causes de ces inégalités doivent être recherchées pour mettre en place les dispositifs qui garantiront l’égalité salariale femme-homme.
De même, nous constatons que la proposition de répartition des promotions selon les matières met en lumière des disparités entre les collègues de l’enseignement général et professionnel, notamment en Lettres Espagnol et en Maths-Sciences. Nous redemandons la révision des avis de ces enseignants qui souvent ont été fortement défavorisés par le système proposé par le PPCR.
La CGT Educ’action tient à réaffirmer ses revendications pour une véritable revalorisation salariale garantissant l’égalité professionnelle :
– notre attachement à un système égalitaire d’avancement automatique sur 20 échelons,
– à une promotion déconnectée de l’évaluation professionnelle,
-à une grille indiciaire de rémunération compensant la perte du pouvoir d’achat depuis 2000 et reconnaissant nos qualifications.
Enfin, nous tenons à remercier l’ensemble des personnels du Rectorat pour le travail et la qualité des documents fournis ainsi que pour leur disponibilité avec les élu·e·s et les enseignants qui les sollicitent.
Pour terminer, nous profitons de cette déclaration pour alerter les autorités rectorales concernant la situation problématique du LP Gabriel Péri. Les élus enseignants nous interpellent aujourd’hui par rapport à une communication devenue impossible, aux propos tenus à l’endroit des personnels et de leurs représentants inacceptables et violents, et du travail d’équipe nié ainsi que sur la répartition de service. Nous vous demandons de recevoir rapidement en audience les représentants enseignants afin de rétablir une ambiance sereine dans l’établissement.