Nous le dénoncions déjà comme l’un des nombreux points problématiques de la réforme de la fonction publique, adopté pendant l’été 2019. Ce dernier avait ouvert la voie au recrutement de chefs d’établissement issus du monde de l’entreprise. Cette mesure devient désormais concrète puisque le projet de décret a été présenté au dernier CTM, la CGT-Educ’Action s’y étant évidemment opposée.
Si cette mesure aboutit, ce sont 10% des chefs d’établissement qui pourront être recrutés dans le secteur privé ou associatif. Certains établissements scolaires pourront désormais avoir à leur tête des personnes qui n’ont rien à voir avec le monde de l’éducation, l’idée étant d’y introduire des managers dont le but essentiel est de faire fonctionner l’école comme une entreprise, au mépris du bien être des élèves et des conditions de travail des personnels.
L’épisode des derniers mois a montré à quel point une gestion managériale du service public pouvait être catastrophique, tant l’idéologie qu’elle sous-tend va à rebours d’une gestion humaine et au plus près des besoins de toutes et tous. La période Covid ne fut une crise que parce que les politiques libérales ont généré la baisse des moyens pour l’hôpital public. La gestion financiarisée et managériale des hôpitaux et ses conséquences nous ont montré la voie à ne pas suivre, mais la raison libérale reste aveugle au principe de réalité. Pouvait-il par ailleurs en être autrement, de la part de Blanquer, ancien directeur de l’ESSEC, l’une des plus prestigieuses écoles de commerce en France ?
Cette mesure participe de la casse de l’école publique et ne peut être qu’une mauvaise nouvelle. Elle vient engraisser la mécanique libérale appliquée à l’école, à l’heure où nous avons besoin de moyens humains et matériels, et d’une réorientation idéologique à l’opposé du projet que porte ce ministère. Couplée au recours massif de contractuel.le.s, cette mesure est une pierre de plus vers la privatisation de l’école.
Ce n’est pas de managers dont nous avons besoin, mais de personnes au plus proches de l’école, qui connaissent les métiers qui le composent et qui soient au point sur les questions pédagogiques.
Non à la gestion managériale de l’école !
Non au recours massif de contractuels !
Pour un recrutement de personnels titulaires massif et à hauteur des besoins !
Titularisation des personnels précaires de l’Education Nationale !