Mutation d’office, exclusion de fonctions pour une durée de 15 jours (donc sans traitement), abaissement d’échelon et blâme : les sanctions contre les « 4 de Melle » sont tombées et elles sont très lourdes. Dans un contexte où le gouvernement et le Ministre Blanquer s’incarnent en porte-étendards de la liberté d’expression, la réalité est tout autre.
Pour avoir voulu dénoncer des réformes qui accentuent encore davantage le tri social des élèves, des dysfonctionnements dans leur mise en place (format d’épreuves fixé au dernier moment, emplois du temps morcelés déstabilisant enseignant-e-s et élèves, dysfonctionnement des plateformes de sélection des sujets pour les E3C, ouvertes très tardivement, commande tardive des sujets réalisée dans l’urgence et sans un temps de relecture sérieuse) et mettre en lumière des faits graves commis par leur administration pour que les épreuves d’E3C se tiennent coûte que coûte, ce sont les enseignants de Melle mobilisés qui se sont retrouvés incriminés, et sont passés en conseil de discipline ! L’administration enferme les élèves au lycée J. Desfontaines pour forcer le passage des E3C, manquant à toutes les règles élémentaires de sécurité, et ce sont nos collègues qui sont sanctionné·e·s ? Scandaleux !
Pas moins de 1500 personnes s’étaient retrouvées devant le Rectorat de Poitiers le 12 octobre dernier pour soutenir les 4 collègues, et ça n’est pas un hasard si, lors des 4 conseils de discipline, les propositions de sanction ont été largement revues à la baisse, aucune de celles proposées par la Rectrice n’ayant été retenues. Il s’agit là d’un désaveu flagrant quand on connaît les modes opératoires et décisionnels de ces instances, très largement verrouillées et souvent à la botte de l’autorité administrative.
Désavouée, la Rectrice a pourtant fait fi des délibérations des conseils de discipline pour attribuer des sanctions aussi lourdes qu’injustes et scandaleuses.
La CGT Educ’Action de l’Académie de Toulouse tient à nouveau à apporter son soutien aux 4 de Melle, et dénonce vigoureusement les sanctions à leur encontre. Dénoncer le tournant sécuritaire et autoritaire, incarné par notre ministre et ses réformes, se paie désormais au prix fort. Mais nous ne nous laisserons pas faire et continuerons à nous battre pour un service public d’éducation ouvert à toutes et tous, conduisant tous les élèves à la réussite, et qui ne consacre pas l’élitisme ni le tri social. Nos camarades ne peuvent être poursuivi·e·s pour leurs libertés de conscience et d’expression, ou pour avoir exercé leurs responsabilités syndicales et leurs droits de grève. Nous soutiendrons les 4 de Melle dans toutes leurs démarches.
La CGT-Educ’Action de l’Académie de Toulouse
Pour soutenir les collègues : la pétition.