Depuis la promulgation de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, l’école est tenue de permettre l’inclusion des élèves en situation de handicap, les AESH (Accompagnant.es des élèves en situation de handicap) en sont devenues les chevilles ouvrières.
Ils et elles sont 110 000, dont plus de 4000 en Haute Garonne et près de 8000 dans l’académie de Toulouse chargé∙es de l’accompagnement de la maternelle au BTS. Les AESH exercent un vrai métier, spécifique et complexe, dont la pénibilité n’est pas reconnue ! Ils et elles sont des professionnel.les, avec une expertise importante ; les AESH doivent s’adapter à tous types de handicap, travailler en coordination avec les enseignant.e.s…Sans les AESH pas d’inclusion possible.
Mais les AESH ne voient toujours pas leur expertise reconnue et n’ont toujours pas de reconnaissance, ni de statut. Leur salaire moyen est de 760€ par mois, sous le seuil de pauvreté !
La formation obligatoire de 60h a lieu bien souvent après la prise de poste. Courte et généraliste, elle ne permet pas d’avoir une connaissance approfondie du handicap des élèves. Les AESH sont donc obligé.e.s de s’auto-former en dehors de leurs heures de travail, sans aide institutionnelle, ni aide financière.
Les AESH, voient, depuis le déploiement du dispositif PIAL (Pôle Inclusif d’Accompagnement Localisé), une dégradation profonde de leurs conditions de travail. De plus, la généralisation des notifications mutualisées nuit dangereusement aux besoins spécifiques des élèves en situation de handicap.
Ci-dessous un témoignage d’une AESH :
« Le guide national des AESH édité en septembre par le Ministère de l’Education Nationale précise que : « L’AESH est l’acteur essentiel de la pleine réussite de l’Ecole Inclusive ». Si l’Etat reconnait en théorie le rôle primordial de ces professionnels, il ne fait rien pour reconnaitre ce métier. La réussite de l’Ecole pour tous passe par une réponse positive aux attentes légitimes de ses hommes et femmes (principalement des femmes à plus de 90%) qui assurent l’accompagnement des enfants différents. La mise en place des PIAL n’apporte pas la bonne réponse. Bien au contraire, les AESH perdent le sens de leur mission d’accompagnement, d’aide aux apprentissages, de développer l’autonomie et les interactions sociales des enfants différents. La tendance est de diminuer drastiquement le temps d’aide individuelle pour chaque enfant et de développer les accompagnements mutualisés. Ainsi les AESH sont amenés à aider plusieurs enfants en même temps soit dans une même classe soit dans plusieurs classes voire dans plusieurs établissements. Les conditions de travail déjà bien compliquées se dégradent, les AESH sont découragés, souvent épuisés, parfois prêts à démissionner quand ce n’est pas déjà fait. »
Comme si ce n’était pas suffisant, dans un contexte sanitaire inédit, ils et elles en sont encore, dans certains établissements et écoles, à réclamer au moins des masques chirurgicaux classiques. C’est évidemment insuffisant, puisque leur fonction les oblige à une proximité qui mériterait l’attribution de masques FFP2, refusée par le ministère !
La CGT Éduc’action appelle à la grève et à la mobilisation le 11 février, date anniversaire de la loi Handicap.
Il s’agit d’interpeler le ministre sur la situation des AESH, de dénoncer le manque de personnels pour répondre aux besoins des élèves en situation de handicap et de porter les revendications suivantes :
– une revalorisation salariale immédiate
– l’accès immédiat à toutes les protections sanitaires qui leur sont dues ;
– la création d’un vrai statut de catégorie B de la Fonction publique ;
-un temps plein à 24h côte à côte élève et donc la fin des temps partiels imposés
– le droit à une formation continue et une formation initiale avant la prise de poste
– l’arrêt de la mutualisée forcée aggravée par les PIAL
– l’accès à la prime REP et REP+
– une campagne, sans délai, de recrutement par les DSDEN
Epuisé.e.s, malmené.e.s, déconsidéré.e.s, les AESH seront en grève et en mobilisation jeudi 11 février date anniversaire de la loi de 2005.
En Haute Garonne, un rassemblement à l’appel de la CGT Educ’action 31, du SNUIPP 31 et du SNES 31 aura lieu à Toulouse à 12h30 métro Jean Jaurès, et demande d’audience au Rectorat à partir de 14h. Lisez et diffusez le tract 11 février
Professionnels de l’Education nationale, parents, élèves, partenaires de soins soyons nombreux et nombreuses à venir les soutenir !