Après les Lois Travail qui ont cassé le Code du Travail dans le secteur privé, c’est désormais au tour des salariés à statut: 130 000 cheminots, et 5 millions de fonctionnaires. Le gouvernement veut détruire le statut de la fonction publique, et ce de manière très rapide et brutale.
Vous en doutez ? Le document du gouvernement de mars 2018, intitulé «Refonder le contrat social avec les agents publics» qui fixe un «CAP 2022» annonce la création de quatre groupes de travail qui devront rendre leurs conclusions par la voix du ministre G. Darmanin, de mai à octobre 2018.
Les 4 chantiers de cette phase ont pour but:
- de fusionner les institutions représentatives du personnel comme cela a été le cas pour le privé dans la loi Travail. Ainsi, la fusion CHSCT/CT aboutira à la suppression des prérogatives du CHSCT, de ses moyens et de ses représentants formés et compétents, à l’heure où les conditions de travail se dégradent toujours plus.
Les CAPA verront leurs prérogatives devenir anecdotiques avec le seul «examen des décisions ayant un impact négatif sur la carrière», ce qui équivaut à la remise en cause du droit des agents à être informés et défendus de manière équitable)
- de généraliser le recours aux contractuels, en lieu et place du concours et du statut. Le but est d’employer des personnels plus précaires et donc plus malléables, mais aussi moins bien payés et sans la protection du statut);
- de généraliser le salaire au mérite pour «maîtriser la masse salariale», c’est-à-dire augmenter quelques-uns, au choix de la hiérarchie et donc bloquer la progression salariale de la majorité;
- et enfin de prévoir des «plans collectifs de départs volontaires. Le gouvernement ne s’en tiendra pas aux 220 000 suppressions de postes annoncés, mais ira plus loin grâce à la «mobilité» imposée, voire le licenciement. Annoncer la fin du statut de la fonction publique, ce n’est plus de la Science-Fiction, ni même «crier au loup».
Non, c’est simplement prendre connaissance des projets du gouvernement et en faire l’analyse, au-delà des termes libéraux de «simplification», «re-fondation», «besoin de transformation sociale», qui y sont utilisés. Le statut de fonctionnaire n’est pas un privilège. C’est ce qui permet de ne pas faire varier le salaire, jusqu’à le supprimer en fonction des activités décidées par le patron. C’est le résultat des luttes syndicales et une protection collective. Le combat des cheminots est le nôtre, non parce que nous sommes solidaires mais parce que nous sommes concernés. Aucun salarié n’a intérêt à les voir perdre !