Rapport Calvez-Marcon : piètre alibi à une casse de la formation professionnelle sous statut scolaire

Les préconisations proposées par le binôme Calvez-Marcon sont conformes au discours entendus depuis des années sur la nécessité

Réduire l’offre de formation et appauvrir les diplômes : avec les deux premiers leviers, le rapport préconise d’instaurer un « projet professionnel personnalisé pour chaque élève ».

Ainsi l’élève devient responsable de son orientation au sein d’une seconde de détermination avec plusieurs champs professionnels regroupés au sein de « famille de métiers ». Clairement l’année de seconde ne permettra pas, comme aujourd’hui, la découverte pleine et entière d’un champ professionnel, et ce dispositif conduira à une année de formation en moins sur les 3 années du cursus.

Toujours plus d’apprentissage au service des entreprises

Ainsi les élèves de seconde seront incités à s’orienter et à poursuivre dès la classe de 1ère leur formation en apprentissage. Même chose pour ceux de nos élèves qui auront résisté à la propagande et choisi la poursuite en initial en première car à nouveau ils seront invités à choisir l’apprentissage pour la dernière de formation… Combien d’élèves nous restera-t-il au bout du chemin ?

Cette idée du dépeçage de nos effectifs, les meilleurs, en cours de formation pose de nombreuses questions comme celle de la gestion d’une mixité imposée, tant aux enseignant-es qu’aux élèves, des parcours et de publics, de la pérennité des structures pédagogiques des établissements, et « accessoirement » du devenir de nos élèves partis en apprentissage et dont le contrat aurait été rompus avant le terme (voir encadré sur le rapport Brunet).

Dans le même esprit les UFA (Unité de Formation par apprentissage) seront implantés dans TOUS les lycées professionnels du pays. Obligeant ainsi la présence de formation en parallèle : initiale et alternance et un risque sur la pérennité des premières.

Une redéfinition des programmes de l’enseignement général pour une meilleure adaptation à une formation dite citoyenne et axé autour de l’objectif de l’acquisition des trois ensemble de compétences que sont la mobilité (ou comment inciter les élèves à s’exiler ?), la socialisation et le développement professionnel.

Un joli charabia ou la culture (anciennement commune) est réduite à la seule et fumeuse expression de « codes culturels et sociaux… ».

De façon générale c’est l’ensemble des programmes qui devra évoluer plus rapidement et au gré des besoins des chambres patronales, comme si celles-ci n’étaient pas déjà les principaux architectes des référentiels de diplôme… Diplômes qui pourront être adaptés territorialement en fonction des besoins des entreprises locales : quid du caractère national d’un diplôme déjà bien mis à mal par le CCF ? La disparition du diplôme intermédiaire est également préconisé (voir proposition de la « task force » ministérielle).

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