Le CTSD et le CDEN ont eu lieu fin mars et traitaient notamment des questions relatives au second degré dans le département.
Déclaration de la CGT Educ’Action au CDEN.
C’est dans un contexte social très perturbé qu’a lieu ce CDEN. La semaine dernière une grève interprofessionnelle a vu une très forte mobilisation des enseignants contre la loi de l’école de la confiance, la CGT Educ’action face aux attaques d’une telle ampleur contre nos conditions de travail et l’égalité entre élèves, a appellé les personnels à se mobiliser pour obtenir le retrait de cette réforme.
Aujourd’hui nous allons nous pencher sur les documents que vous nous avez fait parvenir et nous allons une fois de plus protester, discuter pour obtenir un peu plus ici ou là et ainsi négocier le poids des chaînes.
Nous déplorons les 6 postes d’enseignants qui manqueront cette année dans le second degré.
Et que dire des effectifs pléthoriques des lycées généraux et technologiques de notre département dans lesquels de surcroit il faudra déployer des trésors d’inventivité pour essuyer les plâtres de l’application d’une réforme qui avec des effectifs du Tronc Commun fixés à 35, voire 37, dans la plupart des académies, non seulement organise le tri social, mais impose l’austérité éducative en accroissant la taille des groupes d’élèves, déstructure les groupes classe et donc le travail des équipes pédagogiques au détriment des élèves en dégradant nos conditions de travail.
Ainsi, comment accepter, entre autres, la suppression de 2 divisions au lycée Clément Marot amenant à une moyenne de 33,59 élèves par classe.
Par ailleurs, nous ne pouvons que nous inquiéter du nombre de postes à complément de services: 58 dans le département avec pour certains des distances entre les affectations qui rendront les conditions de travail de nos collègues très compliquées avec un danger non négligeable d’accident compte tenu de l’état du réseau routier dans notre département.
Comment comptez-vous monsieur le Dasen pallier le manque de places en ULIS collège qui pose cruellement le problème de l’avenir de certains élèves déjà tellement fragilisés où et comment seront-ils accueillis à la rentrée 2019?
De plus, derrière les tableaux du CDEN se dissimule aussi une souffrance des personnels. N’ayons aucun doute là-dessus : ce qui a été « économisé » d’un côté se paiera de l’autre, en arrêts de travail, en absences non remplacées, en burn-out, en démissions, en détresses professionnelles multiples. Les collègues en début de carrière mais aussi les collègues en fin de carrière (contraints de travailler de plus en plus tard) seront encore plus touchés.
Mais notre rôle en tant qu’organisation syndicale va au-delà des discussions techniques auxquelles l’on voudrait nous cantonner même si nous avons conscience que notre action dans ces instances peut parfois améliorer la vie et les conditions de travail de nos collègues. Il nous appartient également d’interpeller les représentants de l’administration et de l’état sur les dangers des choix politiques que l’on nous impose. Nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins et c’est un nouveau modèle de société à la gloire du libéralisme débridé que l’on veut nous imposer à travers le projet de loi Blanquer « Pour l’école de la confiance ».
Cette loi représente une attaque sans précédent contre le service public d’éducation.
L’article 1 vise à imposer une obligation de réserve qui ne figure pas dans le statut général des fonctionnaires. Il permettrait de donner un fondement légal à des mesures disciplinaires condamnant des personnels jugés coupables de critique des politiques menées. Ainsi toute critique portée par un enseignant sur l’institution pourrait être légalement sanctionné par une révocation. Ce que poursuit le ministre, c’est la généralisation du devoir de réserve qui concerne aujourd’hui les seuls cadres du système éducatif.
L’article 6 prévoit à travers un amendement, s’il est entériné par le sénat, la création d’établissements publics des savoirs fondamentaux , les EPSF qui acteront la disparition de l’école primaire et son rattachement direct à la scolarité du second degré, cette fusion écoles et collèges permettra ainsi de faire un pas vers un statut unique d’enseignants polyvalents premier et second degrés et s’accompagnera, de fait, de la suppression de nombreux postes, dont ceux des directeurs et directrices d’école !
Alors que 97% des enfants de 3 ans sont déjà scolarisés, l’article 3 rendant la scolarisation obligatoire à 3 ans vise en fait à obliger les municipalités à financer les écoles maternelles privées.
Nous disons : l’argent public exclusivement à l’école publique !
La loi permettra également la création d’un vivier de contractuels composé d’AED-professeurs, jetables à tout moment en lieu et place d’enseignants fonctionnaires.
A travers l’article 9 et sous couvert de pilotage par l’évaluation, c’est la mise en concurrence des établissements, la pression sur les enseignants et leurs pratiques pédagogiques.
Pour la CGT, cette loi et les EPSF remettent en cause l’école actuelle, mais aussi les prérogatives et les statuts des personnels enseignants. L’administration va chercher à gommer rapidement les spécificités des enseignants du premier et du second degré et à mutualiser ces moyens pour faire tourner les établissements. La CGT dénonce cette loi ainsi que le projet de réforme de la FP qui ont pour objectif principal et commun de faire exploser le cadre global de l’EN et du bien commun à partager; C’est bien le dernier étage de la fusée libérale qui est construit.
Je ne peux pas non plus quitter ce CDEN sans avoir dénoncé la répression et les violences policières à l’encontre de nos concitoyens qui manifestent pacifiquement pour pouvoir vivre dignement. Ainsi, cette Militante pacifiste de 71 ANS gravement blessée à Nice samedi matin,tombée au sol, sa tête heurtant un poteau métallique dans la charge des policiers place Garibaldi à Nice.De même, comment accepter que nos collègues, venus manifester pacifiquement le 19 mars devant le rectorat de Toulouse soient gazés à bout portant et sans sommation.Édouard Philippe avait annoncé, au lendemain de l’acte 18, de nouvelles mesures liberticides contre les manifestations de Gilets Jaunes, cette nouvelle séquence répressive rappelle que les violences policières et la répression frappent toutes les résistances.Et pourtant manifester est toujours un droit en France.C’est pourquoi la CGT Educ’Action appelle à ce que cesse la répression continue et insupportable contre les gilets jaunes, les lycéens, les collègues mobilisés et les citoyens en général. Elle demande la dissolution des forces spéciales de répression, comme la BAC et les compagnies d’intervention.
La CGT Educ’Action appelle à soutenir toutes les luttes et mouvements qui se développent dans les établissements, les écoles et les territoires contre l’ensemble des réformes dans l’Éducation nationale.Elle appelle à se mettre en grève le 4 avril contre la politique de Blanquer et Macron, sa loi liberticide de l’École de la confiance et ses contre-réformes et le 9 mai contre le projet de réforme de la FP.
Et enfin, une pensée et un hommage à Jean Willot ce collègue PE du Val d’Oise à la carrière exemplaire et irréprochable qui a mis fin à ses jours à l’aube de la retraite suite à des accusations de violences dont il avait été l’objet. Une fois de plus, nous déplorons l’absence de soutien de la hiérarchie et l’isolement de plus en plus marqué des enseignant·es dans leurs classes.
Questions posées au CTSD.
Ventilation des IMP dans le Lot
Nous avons constaté des disparités étonnantes dans les dotations en IMP, par exemple le lycée de Gourdon qui bénéficie de 8 IMP pour moins de 200 élèves alors que le lycée de Saint Céré obtient 7,5 IMP pour plus de 400 élèves …Nous aimerions connaître les principes qui ont été appliqués lors de la répartition entre les établissements.
ULIS collège
La CGT Educ’action46 demande à l’administration de donner au CTSD le nombre réel d’élèves qui devraient relever du dispositif ULIS collège sur Cahors à la rentrée 2019?A ce jour, les effectifs maximums des 2 ULIS de Cahors sont atteints voire dépassés (11 pour chaque ULIS), quelle proposition l’Education Nationale fera-t-elle aux familles pour les élèves qui relèveront de ce dispositif et n’auront pas de place?