Juin 2019, les professeurs du collège Gambetta de Cahors apprennent la fermeture de la huitième division de quatrième alors que l’organisation de la rentrée était déjà planifiée, ce qui ramène les effectifs à trente par classe.
Un premier mouvement de grève suivi massivement par les professeurs (100% de grévistes) provoque une première réunion avec le DASEN, qui consent alors à lâcher quelques heures. Cette mesure est jugée insuffisante par les personnels, qui déposent un préavis de grève pour la première semaine de la rentrée.
Les enseignants se réunissent donc le 3 septembre en assemblée générale et débrayent à partir de dix heures. Un CTSD (Comité Technique Spécial Départemental) s’est tenu le matin durant lequel le DASEN a refusé de débloquer des moyens supplémentaires. Les grévistes se sont alors rendus au CDEN (Comité Départemental de l’Education Nationale) dans le but de le bloquer et obtenir une nouvelle audience avec le DASEN. Malgré le soutien de la vice-présidente du conseil régional en charge notamment des solidarités et des services publics, de la FCPE et des parents d’élèves, ce dernier a finalement refusé de recevoir une nouvelle délégation des grévistes. Le blocage a eu comme conséquence la non-tenue et le report du CDEN, faute de quorum. (Les élus locaux n’ont pas pu s’y rendre)
Furieux de ne pas avoir été reçus, les personnels ont rédigé une lettre détaillant leurs revendications: rétablissement de la huitième classe, intervention d’une psychologue scolaire, amélioration des conditions de l’ash… Le mercredi 4 septembre, les parents d’élèves rejoignent les professeurs dans la lutte et bloquent l’établissement. Il faudra attendre jeudi soir pour que le DASEN, qui s’est invité au conseil d’administration, consente les ajustements nécessaires. Des moyens horaires supplémentaires ont été accordés, permettant des dédoublements pour organiser un huitième groupe là où les problèmes s’accumulaient. Par ailleurs, la psychologue de l’Education Nationale aura également des heures en plus au sein du collège. Enfin, une inspectrice pédagogique de la vie scolaire va lancer un audit auprès des différents protagonistes de l’établissement afin de trouver des solutions pour améliorer le climat scolaire.
Les grévistes, globalement satisfaits par le rétablissement de conditions de travail acceptables, ont repris le travail le vendredi 6 septembre. L’obstination et l’opiniâtreté des personnels ont payé et leur ont permis d’obtenir gain de cause. Seul le rapport de force paie.