Réforme des retraites : la nouvelle offensive.

 

Adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale et suspendue mi-mars en raison de la pandémie, la réforme des retraites refait aujourd’hui surface en dépit de forte mobilisation sociale.

Dans un courrier adressé au président du COR (Conseil d’orientation des retraites), le Premier ministre Jean Castex confirme que l’objectif d’une réforme systémique, destinée à mettre en place « un régime universel » est à l’agenda du nouveau Gouvernement. Il vient d’ailleurs de commander aux experts du COR un nouveau rapport, en vue de poursuivre la réforme. Dans ce contexte de crise sanitaire et économique, ce rapport est lourd de menaces pour notre système de retraite par répartition.

Ce rapport risque donc fort de ressembler – en pire – au précédent : recul de l’âge de départ, baisse du pouvoir d’achat relatif des retraités par rapport aux actifs…

À quelles réformes des retraites s’attendre ?

« On ne peut pas faire la réforme comme avant la crise, mais il faut la faire avec le même rapport à la vérité qu’on a eu dans la crise Covid », a déclaré Emmanuel Macron devant l’Association de la presse présidentielle le 28 août.

Alors à quelles réformes des retraites s’attendre, de la part d’un Gouvernement qui n’a tiré aucune leçon de la crise sanitaire et de l’impasse des politiques austéritaires ? Une chose est sure : il s’agit toujours d’en finir avec les régimes spéciaux.

Si plusieurs hypothèses sont envisagées. (clause du grand-père, mise en place d’un système à deux étages, etc.), ne doutons pas que cette deuxième mouture sera pire que la première, qui était pourtant rejetée par la grande majorité de la population et contre laquelle nous avons mené une lutte  historique.

Cette réforme, quelle que soit la forme qu’elle prendra, entraînera pour chaque cotisant.e  une diminution de la pension, puisque le niveau des points se ferait en fonction de choix politiques et budgétaires, eux-mêmes dépendants de la situation économique du pays. En passant d’un système de prestations définies à un système à cotisations définies, le gouvernement entend baisser les pensions à très court terme. Quand on sait par exemple que la retraite serait calculée sur l’ensemble de la carrière, la prise en compte d’une année comme celle que l’on vit ferait naturellement baisser les pensions, baisse qui a pour objectif de favoriser le recours aux retraites complémentaires.

Pourtant, encore plus en période de crise, nous avons besoin d’un système de protection sociale préservé de la voracité de la loi du marché et de la spéculation, car nous savons comment se comportent les fonds de pensions en période de crise. C’est bien notre système de protection sociale qui, ces derniers mois, a été une arme efficace pour sauver la grande majorité des emplois qui auraient été détruits. Le projet de retraite voulu par Macron et son monde est tout autant inégalitaire qu’inefficace, et ne pourrait pas résister à une nouvelle crise. Nous avons besoin d’un système de retraite solide et basé sur la solidarité intergénérationnelle, où chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins.

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