Ce n’est un secret pour personne, en terme de rémunération, les enseignant.e.s en France sont moins bien payés que leurs homologues de la plupart des autres pays de l’OCDE. Ce constat n’a pourtant pas empêché les différents gouvernements de maintenir le gel du point d’indice depuis 2010, faisant inexorablement baisser notre pouvoir d’achat. Le combat contre la réforme des retraites fut l’occasion de mettre en lumière cette question et de réclamer une augmentation substantielle de nos salaires. Faisant mine d’avoir entendu nos exigences, Blanquer a profité de son allocution de rentrée pour évoquer l’idée d’un « Grenelle des professeurs », afin soi-disant de « revaloriser le métier sur le plan financier et améliorer le bien-être au travail ».
Nous ne devons pas nous laisser duper par ce qui s’annonce comme un simulacre de débat et de dialogue. Si dans le cadre de son discours aucune mesure ni aucun engagement précis n’ont été pris, nous savons son souhait de lier cette revalorisation à une redéfinition du métier enseignant, ce qui, nous n’en doutons pas, se traduira par des missions supplémentaires et une augmentation du temps de travail des personnels. Nous ne connaissons que trop bien Blanquer, ses méthodes et sa vision de l’éducation. Depuis qu’il est entré en fonction, il prône en surface le dialogue tout en appliquant les méthodes déshumanisantes et autoritaires du New Public Management qui lui sont chères. C’est ainsi qu’il a imposé toutes ses réformes (réforme du lycée et du baccalauréat, école de la confiance, etc.), contre l’avis d’une majorité de la profession ainsi que d’une majorité des syndicats, et qu’il a instauré un climat de défiance que même les plus hauts fonctionnaires de l’Education Nationale ont dénoncé. Pourquoi en serait-il autrement cette fois ?
Y a-t-il besoin d’un Grenelle pour que nos salaires augmentent ? Nous ne nous laisserons pas duper par les effets de d’annonce. Blanquer entend profiter de l’occasion de ce Grenelle pour miner nos statuts et revoir nos obligations de service. Si nous sommes tous et toutes d’accord pour une revalorisation de notre traitement, nous serons extrêmement vigilantes et vigilantes sur le souhait de vouloir transformer le métier à la sauce managériale. Elargir nos missions et avec la paie qui va avec ne constitue en aucun cas une augmentation de salaire !
La CGT Éduc’action affirme son refus de revalorisations sous forme de primes, indemnités ou heures supplémentaires. Ces mesures consacrent l’individualisation des revenus des personnels, base de ce qui constitue les inégalités, et dont les premières victimes sont les femmes. La CGT Éduc’action exige :
-Des hausses de salaires via des refontes des grilles indiciaires
-Une augmentation de la valeur du point d’indice pour l’ensemble des personnels du ministère quelle que soit leur catégorie.
-Une augmentation de 400 € (soit 90 points d’indice) pour toutes et tous.