Après la mobilisation réussie du 10 novembre: ne rien lâcher!

Du fait d’un contexte sanitaire et sécuritaire particulièrement anxiogène sur nos lieux de travail et d’une réponse institutionnelle, sinon insuffisante du moins défaillante, une large intersyndicale a appelé à des rassemblements le 10 novembre dernier. Fait révélateur, ce mouvement s’est étendu et a mobilisé des associations de parents d’élèves préoccupées par l’accueil réservé à leurs enfants. Ainsi dans toute l’académie les actions ont été des succès que ce soit la manifestation en Haute-Garonne à Toulouse qui a réuni plus de 1500 personnes, ou les rassemblements devant la préfecture de Cahors dans le Lot, devant la mairie de Tarbes en Hautes-Pyrénées, ou encore devant la DSDEN en Ariège et dans le Tarn. Les chiffres de grévistes ont été particulièrement importants en collège.

La médiatisation de ces mobilisations dans la presse locale est apparue d’autant plus légitime et justifiée que comme l’indique le quotidien national Libération : «  le nombre d’élèves contaminés donné par Blanquer est mensonger ». Il y est notamment révélé le peu de transparence sur le niveau de contamination dans les établissements, ce qui ne peut qu’inquiéter encore davantage l’ensemble des acteurs de terrain de la communauté éducative. Concernant notre Région, en effet, les chiffres donnés par les deux rectorats de Montpellier et Toulouse des cas positifs des élèves est à multiplier par onze si on les compare à ceux de Santé Public France sur la semaine précédant le 6 novembre. De plus, bien qu’ils en minorent les chiffres, les rectorats sont contraints de reconnaître l’augmentation du nombre des contaminations comme l’indique le Parisien du 13 novembre : « le nombre de cas positif Covid-19 […] a plus que triplé en une semaine » et « c’est presque le double pour les personnels ».

Nous dénoncions un protocole sanitaire renforcé « dans la mesure du possible » et sans le personnel et les moyens suffisants. Constatant qu’il était défaillant, personnels et lycéens parfois injustement réprimés, ont demandé et obtenu le dédoublement indispensable des classes pour assurer une distanciation physique entre les élèves. Ainsi, il apparaît que ce n’est que contraint que le ministre de l’Education Nationale consent à rendre efficient un protocole pourtant rédigé par ses services et qui le prévoyait dans son hypothèse 1 en cas de circulation active du virus sur le territoire. Nous ne pouvons que déplorer sa mise en place improvisée, locale  et limitée aux seuls lycées. Il est inconcevable que les mesures prévues ne soient pas étendues aux collèges, voire aux écoles, alors même que les classes dépassent souvent les 30 élèves et que le non brassage s’avère impossible dans beaucoup d’établissements qui comptent plusieurs centaines d’élèves.

C’est pourquoi la CGT Educ’Action Toulouse exige, pour faire face à l’épidémie, un cadrage national et que dans tous les établissements scolaires de France :

  • les classes soient dédoublées, là où c’est nécessaire
  • le personnel soit en nombre suffisant pour assurer les cours aux élèves ;
  • les agents soient en nombre suffisant pour nettoyer, désinfecter et aérer les salles comme prévu par le protocole :
  • des masques chirurgicaux type II soient fournis à l’ensemble des personnels et des élèves ;
  • des locaux supplémentaires pour que soit possible la réalisation du protocole.

Pour la CGT Educ’Action Toulouse la crise de la covid ne fait que révéler la rupture profonde qui s’installe entre un ministère complètement discrédité et dépassé, alors même que la gravité et l’urgence de la situation exigent des investissements massifs  et une politique qui soit à même de faire face pour garantir le droit à l’éducation pour toutes et tous, dans des conditions qui ne soient pas dégradées.

 

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