Coronavirus : stade 3 dans l’Éducation nationale.

Au vu des événements, la CGT éduc’action conseille aux collègues de respecter les consignes du premier ministre et de limiter leur déplacements et leur présence dans les établissement au strict nécessaire à la continuité pédagogique. Même si le télétravail n’est pas la panacée, il reste le seul moyen dont nous disposons face à cette situation de crise sanitaire.

Dernière mise à jour : dimanche 15 mars 2020 à 10h30

Retrouvez en bas de l’article les liens vers les différentes sources officielles et les documents CGT sur la situation.

Le SARS-CoC-2 a une létalité qui augmente avec l’âge et met également en danger nos collègues atteint.es de pathologies chroniques. Nous vous invitons donc à la plus grande prudence et à ne pas hésiter à vous mettre en sécurité. Il est à noter, et la CGT Educ’action le dénonce avec force, que les discours et écrits (du Président de la République jusqu’au Recteur de Toulouse et parfois même jusqu’aux chef.fes d’établissement) prennent peu voire pas du tout en considération les personnels. Nous demandons aux personnels de prioriser en tout état de cause leur santé et celle de leurs proches et nous exigeons que l’institution prenne enfin en compte la santé et la sécurité des personnels !

Le président de la République a annoncé la fermeture à partir du lundi 16 mars 2020 de l’ensemble des crèches, écoles, collèges, lycées et universités qui n’étaient pas déjà fermés et cela jusqu’à nouvel ordre. Si cette annonce était attendue car elle permet de clarifier la situation qui était assez floue et fluctuante, il est nécessaire de faire imposer la réglementation, nos statuts et notre liberté pédagogique. Le premier ministre a annoncé que la France passait à partir du dimanche 15 mars 2020 au stade 3 de l’épidémie, ce qui induit la fermeture de l’ensemble des commerces non alimentaires, bars, restaurants… Ces annonces sont détaillées sur le site du gouvernement.

Le ministre de l’Éducation nationale a fait des annonces contradictoires dont l’une consiste à exiger que la moitié des équipes éducatives restent sur les lieux de travail (avant de changer de discours quelques heures plus tard !). Ces annonces médiatiques sont parfois contradictoires avec ses propres circulaires ! Après plusieurs jours de tergiversations, d’annonces floues et d’impréparation, la CGT Educ’action considère que l‘intervention du Premier ministre et le train de mesures annoncées imposent au ministre de l’Éducation nationale de clarifier les instructions données aux recteurs et rectrices pour répondre à l’urgence de la situationLa CGT Educ’action appelle l’ensemble des personnels à privilégier le télétravail, à minimiser leurs déplacements et les transports et à faire jouer leur droit de retrait si elles·ils le jugent nécessaire. Nous soutiendrons et défendrons tous les collègues qui auraient à faire face à des pressions hiérarchiques.

Communiqué de presse intersyndical suite aux propos de JM Blanquer (15 mars 2020)

Communiqué de presse de la CGT Educ’action suite aux propos de JM Blanquer (15 mars 2020)

En cette période de floue et d’incertitude, la CGT Educ’action exige que le gouvernement et l’administration prennent leurs responsabilités pour protéger l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale, les élèves, et l’ensemble de la communauté éducative.

Concernant la présence des personnels dans les crèches, écoles, collèges, lycées et universités : il est important de rappeler que la décision de fermeture est faite, dans l’esprit du gouvernement, pour éviter le mélange des élèves et étudiant.es en milieu clos. De ce fait, les personnels ont des obligations de continuité du service public : maintien d’un contact pédagogique avec les élèves et les familles ou avec les étudiant.es, nécessité de se maintenir disponible (c’est-à-dire à son domicile habituel).

Rien ne justifierait de laisser chef.fes d’établissements, directeurs.directrices ou IEN décider seuls d’obliger les personnels à des « permanences » totalement inutiles dans les écoles, établissements ou universités. L’incitation, exprimée par le président lui-même hier soir, de limiter les déplacements au strict nécessaire doit s’appliquer aux personnels de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur.

Seuls les personnels indispensables à la continuité administrative devront être présents sur leur lieu de travail (cela exclut de fait bien entendu les AESH et les AED !). Et pour ces personnels, nous appelons à la plus grande prudence et à privilégier en tout état de cause la sécurité.

Les différentes réunions comme les conseils de classes, les conseils d’administration, etc peuvent être maintenues selon le ministère. Le ministre ne considère pas que ceux-ci sont sources de propagation du virus. Conformément aux directives gouvernementales, et en particulier du ministère de la Fonction publique, nous préconisons de privilégier le distanciel. Ainsi, des conseils de classes peuvent se tenir en visio-conférence : c’est possible techniquement et légitime étant donné la situation. Si les réunions physiques ont lieu, il faut exiger que les règles d’hygiène imposées par la situation soient respectées.

Concernant les outils pour la Continuité pédagogique dans l’Éducation nationale : outre la présence ou pas dans les établissements (voir ci-dessus), se pose la question sur la disponibilité d’équipements informatiques pour les familles et les personnels, les obligations réglementaires de service des personnels… mais également de notre liberté pédagogique. Il ne serait en effet pas acceptable qu’un.e chef.fe d’établissement ou une instance comme un conseil pédagogique impose nos pratiques pédagogiques en cette période. L’utilisation du numérique et le travail à la maison peut être source de travail excessif, à fortiori en ces périodes de crise : ne vous noyez pas sous le travail et rappelez-vous que la priorité est votre santé et celle de vos proches. Les horaires de télétravail ne peuvent pas être identiques aux obligations de service tout comme l’enseignement à distance ne peut pas remplacer le présentiel. Enfin, attention : de très nombreuses entreprises en profitent pour faire leur marché. Nous préconisons l’utilisation exclusive des outils pédagogiques validés par l’institution.

S’agissant des concours,après une période de flou, ils ont été reportés.

Pour les élèves en stage, et apprenti.es, ils et elles pourront se poursuivre leur formation sauf si celle ‐ci s’effectue dans des lieux interdits aux mineur.es comme les Ehpad, les visites de stages doivent donc se faire. Pour les personnels Greta et formation continue, il est recommandé de privilégier la formation à distance, mais les formations en présentiel ne sont pas suspendues dans la mesure où ce sont « des adultes ». Nous considérons que ces annonces ne sont pas responsables.

Concernant les personnels fragiles ou empêchés : un dispositif particulier est prévu pour les personnels qui doivent assurer la garde de leurs enfants de moins de 16 ans (18 ans en cas d’enfant en situation de handicap) peuvent le faire (au moins l’un des conjoint·es) le temps de la fermeture des écoles, établissements), et sous réserve de l’absence de solution alternative de garde.

De même, pour les personnels fragiles qui doivent sur recommandation écrite de leur médecin (ou du médecin de prévention) rester à domicile. Une liste de pathologies va paraître lundi 16 mars pour que des personnels qui en souffrent soient placés automatiquement en télétravail. Si ce n’est pas possible, ils doivent voir le médecin de prévention ou leur médecin habituel pour obtenir un arrêt de travail. Ce dispositif prévoit de façon prioritaire, une autorisation de travail à distance et le cas échéant, une autorisation spéciale d’absence. La demande est adressée au supérieur hiérarchique direct qui étudiera les modalités de mise en œuvre.

Concernant les rémunérations : le ministre de l’Éducation nationale a précisé qu’une mesure conservatoire concernait les AESH et AED et donc que le salaire était maintenu. Plus globalement, le ministère de l’Éducation nationale a garanti lors de la réunion du vendredi 13 mars après-midi le maintien de l’intégralité des rémunérations, indemnités comprises mais bien entendu à l’exception des HSE.

Service de garde exclusif pour les enfants des personnels soignants : un service de garde est mis en place dans les écoles et les collèges pour l’accueil exclusif des enfants des personnels soignants qui exercent à l’hôpital, en ville ou dans des établissements médico-sociaux. Les personnels de l’Éducation nationale pourront être amenés à y contribuer au principe de la solidarité nationale. Pour ce qui est du service d’accueil des enfants des personnels soignants, si nous estimons qu’il s’agit d’une mesure de continuité indispensable du Service public, cela ne peut se faire qu’à condition qu’il soit réalisé dans des conditions sanitaires permettant de garantir la sécurité des personnels concernés volontaires. Une procédure claire permettant la sécurité des personnels et des enfants doit être éditée.

La CGT a alerté plusieurs fois le premier ministre et le ministre de l’Éducation nationale  sur les droits des salarié.es, particulièrement sur la question du droit de retrait face à un danger grave et imminent. Le gouvernement se réfugie derrière les seules consignes techniques des Agences Régionales de Santé. Pourtant, en parallèle, le gouvernement fait des choix politiques dictés uniquement pour répondre aux répercussions économiques potentielles. Rappelons que la politique de l’actuel gouvernement a fortement détérioré notre système de santé publique déjà mis en danger par les gouvernements précédents. Est-il besoin de rappeler l’indigence de la politique de médecine de prévention dans nos secteurs ?

Enfin, la CGT, avec l’intersyndicale nationale, a exigé l’arrêt immédiat de toutes les réformes en cours : retraites, assurance chômage… Si l’urgence est aujourd’hui la lutte contre une épidémie, il serait incompréhensible que le gouvernement en profite pour passer en force !

Voici quelques informations officielles :

La CGT a édité diverses notes :

Retrouvez aussi toutes les informations sur la Prévention des risques professionnels en cliquant sur ce lien.

 

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