Circulaire du 4 mai : bienvenue chez Kafka ou mission impossible…

La circulaire parue le 4 mai pour une ouverture des écoles le 11 comprend toute une série de dispositions toutes plus ou moins contraignantes sous formes de fiches suivant les différents thèmes parcourus, du cadre d’accueil aux principes d’organisation et aux conditions de reprise pédagogique. N’oublions pas que la circulaire doit s’articuler avec le protocole sanitaire.

 

Le renvoi des responsabilités aux acteurs de terrain, comme les directeurs ou directrices d’écoles, les collectivités territoriales (mairies, conseil départemental…) au nom de la « souplesse » est dangereux et scandaleux.

 

La lecture de toutes ces pages qui comprennent même des fiches d’activités par niveau, avec des exercices et bilans nous laissent un sentiment très curieux d’irréalité et d’absurde. On fait comme si nous étions dans la normalité, et ce après 2 mois de confinement, alors que les élèves ont vécu des moments sans doute difficiles, et alors que les conditions mêmes de la reprise ne permettront pas qu’il y ait classe dans des conditions normales, voire pas classe du tout, tout au plus une garderie et c’est bien l’objectif n’est-ce pas? Des élèves qui ne seront à l’école que par demi-journée, ou 2 jours par semaine, des groupes classes éclatés, des élèves qui ne retrouveront pas forcément leur enseignant habituel, et surtout des conditions drastiques, pour empêcher les élèves de se déplacer, se toucher, jouer ; en maternelle pas de jouet, pas de doudou, pas de jeu collectif ! On passe une bonne partie du temps à se laver les mains…Quelle activité pédagogique possible dans ces conditions ? Quel cadre rassurant, avec des adultes masqué.es et des interdictions à tous les moments ?

Les rédacteurs de la circulaire et des documents annexes semblent ne rien connaître de la réalité des élèves et de la vie de classe. Ils veulent nous contraindre à l’impossible, avec une menace sanitaire qui pèse sur nous et des moyens dérisoires de protection. C’est particulièrement le cas pour les personnels en maternelle (enseignant.e.s et ATSEM) et pour les AESH, du fait de l’impossibilité pour les jeunes élèves et les élèves en situation de handicap, de respecter les mesures barrière et les règles de distanciation.

De plus, avec un discours ambivalent qui va de la pseudo-bienveillance à la menace, cette circulaire apparaît non seulement comme hors sol, mais comme une vaste entreprise de contrainte idéologique.

Décryptage de la circulaire sur les aspects généraux pour en relever les injonctions contradictoires, les exigences inapplicables et infaisables.

 

 

 

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