Les AESH (Accompagnant·es d’Élèves en Situation de Handicap) accompagnent leurs élèves dans une grande promiscuité. Comment, dans ces conditions, respecter et faire respecter les gestes barrières ? N’est-ce pas pure folie ?
Le Président de la République a annoncé une réouverture progressive des écoles le 11 mai.
L’annonce s’avère déjà absurde. Pourquoi les écoles et pas les restaurants ? Comment expliquer à des élèves de maternelle les gestes barrières ?
Les écoles, collèges, lycées n’auront pas la place de diviser leurs classes pour respecter la distance d’un mètre. Le personnel de l’Éducation Nationale aura-t-il des masques ? Les établissements seront-ils pourvus en savon et gel hydro-alcoolique ?
Ensuite, qu’en sera-t-il des AESH (Accompagnant·es d’Élèves en Situation de Handicap) ? Sachant qu’un·e AESH, pour accompagner son ou ses élèves, s’assoit, dans la majorité des cas à côté de son élève, se retrouve donc dans une grande promiscuité, comment les gestes barrières pourraient être respectés ? Les élèves auront-il·elles des masques ? Si oui, les élèves autistes et celles et ceux ayant des troubles du comportement supporteront-ils·elles des masques ? Comment feront les AESH qui doivent pratiquer des gestes d’hygiène sur leurs élèves ? Comment feront les AESH qui portent leurs élèves qui ne peuvent marcher, celles et ceux qui poussent une chaise roulante et montent dans les ascenseur avec leurs élèves ? Comment feront les AESH qui prennent la main de leurs élèves qui sont dans l’incapacité d’avancer sans ce contact ?
Certain·es élèves passent leurs journées la main dans la bouche ou à jouer avec leurs narines pour ensuite toucher leur matériel puis celui de l’AESH. D’autres ont besoin d’être contenu·es dans des bras pour se calmer, d’autres évacuent leur stress grâce à des contacts avec leur AESH. D’autres sont incapables de se laver les mains seul·es, de se moucher seul·es…Enfin, le fait de parler doucement pour ne pas déranger la classe renforce la promiscuité et le risque de contagion. Les gestes barrières ne peuvent pas être respectés entre un·e élève et son AESH !
La situation n’est plus absurde mais irréaliste. C’est de l’inconscience. Non seulement de rouvrir les écoles et établissements en premier, mais de mettre en danger un personnel précaire qui vit déjà des conditions de travail extrêmement difficiles ainsi que ses élèves et leurs familles respectives.
Nous ne pouvons que constater, encore une fois, que le gouvernement se moque du personnel de l’Éducation Nationale et fait le choix de faire de ses écoles et établissements une vaste garderie nationale pour permettre aux parents de retravailler et de relancer l’économie.
Le gouvernement a envoyé le personnel soignant au casse-pipe, il réitère avec les personnels de l’Éducation Nationale. Les AESH, travaillant au contact des élèves, seront plus touché·es. M. Macron, ne comptez pas sur nous pour affronter le danger et propager le virus ! C’est de la pure folie !